Le film De père en flic qui sortira le 8 juillet pourrait bien être «le» film à succès estival parmi les longs métrages québécois à prendre l'affiche dans les prochaines semaines.

Le cinéaste Émile Gaudreault, qui en est à son quatrième film en carrière, semble partir gagnant avec un long métrage léger qui sort à un bon moment, au début de l'été, dans plus d'une centaine de salles au Québec.

Outre le fait qu'il s'agit d'une comédie policière originale, Gaudreault a misé sur une forte distribution avec les comédiens Michel Côté, Rémy Girard et Caroline Dhavernas, sans oublier Louis-José Houde, un incontournable de l'humour, qui y va de son premier grand rôle au cinéma.

«J'ai eu cette idée pour les principaux rôles, l'intuition qu'avec Michel et Louis-José, j'aurais un bon duo, qu'il y aurait une bonne chimie», a affirmé celui qui a écrit le scénario avec Anne Lauzon.

Houde a mis les bouchées doubles pendant le tournage car la moitié du temps, il poursuivait la tournée de son spectacle d'humour Suivre la parade et est plus connu comme une bête de scène.

«Le moins grand risque que j'ai pris, a soutenu le cinéaste québécois, c'est d'avoir embauché Houde. Pensons à ceux qui viennent du monde de l'humour et qui se retrouvent au cinéma, les Charlie Chaplin, Woody Allen, Dany Boon ou Robin Williams, ils ont un don particulier. Ça a pris deux jours, Louis-José connaissait les nuances entre la scène et le cinéma.»

«Je peux les amener (les humoristes) dans les émotions, dans le ton du film, mais je ne peux pas les rendre drôles», a conclu celui qui a déjà été humoriste dans une autre vie, dans «Le Groupe Sanguin».

Les rires ont fusé de toutes parts lors de la première qui s'est tenue le dimanche de la fête des pères, à la Place des arts. Juste avant, le film a été testé à trois reprises en projection privée devant public, et tout baignait dans l'huile si l'on se fie à Émile Gaudreault, qui a aussi fait une place à un autre humoriste, Jean-Michel Anctil.

Le film, tourné l'été dernier, raconte l'histoire de Jacques (Michel Côté) et son fils Marc (Louis-José Houde), tous deux policiers et qui ont beaucoup de difficulté à s'entendre. Mais ils n'auront pas le choix de mener de front un dossier complexe.

Un de leurs collègues est en danger après avoir été enlevé par des motards criminels.

Le duo a trouvé un filon: convaincre l'avocat des motards, Me Charles Bérubé (Rémy Girard), en crise existentielle, qui serait prêt à collaborer mais difficile à atteindre. Le père et le fils changeront d'identité pour tenter de parvenir à leurs fins.

Côté est souvent appelé à jouer des rôles de père, comme dans C.R.A.Z.Y, film dans lequel il avait une relation houleuse avec son fils. Il récidive et cette fois, après Marc-André Grondin, il se «mesure» au verbomoteur Louis-José Houde.

Gaudreault avait déjà pensé à faire un film sur les relations père-fils quand il a tourné Surviving my Mother alors qu'il était question de relations mère-fille.

Houde a dit avoir adoré cette première grande expérience au cinéma, «créneau fort différent de la scène», a-t-il mentionné lors d'une récente entrevue.

«Deux heures de scène c'est comme faire le 100 mètres, mais faire un film, c'est comme un marathon et il faut gérer son énergie différemment», a-t-il illustré.

«Ce fut très difficile physiquement mais tellement agréable artistiquement que le referai demain matin», a raconté Houde, même s'il était en partie en tournée pendant le tournage.

Le jeune humoriste a aussi fort apprécié son expérience avec les collègues comédiens.

«C'est super le fun avec les comédiens. Ça m'a aidé à passer à travers. L'ambiance a été agréable. Les comédiens tournent en équipe, ils sont habitués à créer des liens alors que les humoristes sont plus solitaires», a-t-il ajouté.

Alors que le film est prêt à atterrir dans des dizaines de salles de cinéma, Emile Gaudreault planche déjà sur son cinquième film.

«Ce sera l'histoire d'une rencontre entre deux humoristes de deuxième ordre et d'un tueur en série», a-t-il indiqué.

Gaudreault n'en dira pas plus sur cette nouvelle comédie, en attendant le dépôt de son projet à Téléfilm et à la SODEC à l'automne.