À l'issue de son triomphe au Festival international du film de Toronto, le réalisateur Denis Villeneuve se réjouissait pour deux raisons : pour le cinéma québécois... et pour lui-même.

Son long métrage intitulé Incendies a raflé le Prix de la Ville de Toronto du meilleur film canadien au 35e Festival de Toronto, dimanche.

M. Villeneuve s'est dit très heureux d'avoir remporté l'honneur, notamment parce qu'il s'agit d'une première victoire pour lui à l'événement et que la délégation canadienne était «très forte» cette année à Toronto.

«Ça me fait chaud au coeur. C'est un festival qui encourage particulièrement le cinéma québécois. De plus c'est la première fois que je gagne. Dans le passé, j'avais seulement reçu des nominations pour Maelström ainsi que Next Floor. La victoire me touche particulièrement», a-t-il confié en entrevue avec La Presse Canadienne, dimanche.

Cet honneur sera également profitable pour son compte en banque puisqu'il est accompagné d'une bourse de 30 000$.

Quant aux nombreuses critiques élogieuses à l'endroit d'Incendies, le réalisateur avoue qu'il ne s'attendait pas à un tel succès pendant la préparation de son film.

«J'ai travaillé avec un matériel de base extrêmement fort avec la pièce de Wajdi Mouawad. Je ne savais pas à quel point que cela fonctionnerait sur grand écran, a-t-il expliqué. Le problème quand je travaille sur un film, c'est que je le visionne plusieurs centaines de fois. À un moment donné, je ne vois plus clair, alors c'est la réaction des autres qui m'aide.»

Ce quatrième long métrage de M. Villeneuve met en vedette les acteurs québécois Maxim Gaudette, Mélissa Désormeaux-Poulin et Rémy Girard. L'actrice belgo-marocaine Lubna Azabel font également partie de la distribution.

Incendies raconte l'histoire de jumeaux qui apprennent, lors de la lecture du testament de leur mère Nawal, qu'ils ont un frère et que leur père est toujours vivant.

Pour respecter les dernières volontés de leur mère, ils se rendent donc au Moyen-Orient, où ils renoueront avec leurs origines et où ils découvriront qui était vraiment celle qui les a mis au monde.

Au sujet des rumeurs qui suggèrent que sa plus récente oeuvre pourrait représenter le Canada à la prochaine cérémonie des Oscars, M. Villeneuve a préféré ne pas trop s'avancer sur ce terrain.

«On ne sait pas encore qui va être sélectionné car l'annonce doit venir plus tard, a-t-il commenté. C'est toutefois un beau compliment de savoir que les gens considèrent mon film de cette façon, mais c'est n'est pas encore fait. Si c'est le cas, on passera à la prochaine étape.»

Autres lauréats

Parmi les autres honneurs en lice, The King's Speech a été couronné film préféré du public, dimanche, s'attirant du même coup une poussée vers un possible Oscar.

Mettant en vedette Colin Firth dans le rôle du roi George VI, bègue, l'oeuvre suit le développement d'une amitié entre le souverain et son orthophoniste australien, interprété par Geoffrey Rush.

Cet honneur est souvent considéré comme une première étape pour les éventuels gagnants d'un Oscar puisque de nombreux lauréats ont suivi cette voie ces dernières années. Ce fut notamment le cas de Promesses de l'ombre (Eastern Promises), Le pouilleux millionnaire (Slumdog Millionnaire) et La véritable Precious Jones (Precious) sont du nombre.

La nouvelle réalisatrice Deborah Chow a reçu le prix du meilleur premier film canadien avec son drame The High Cost of Living, dans lequel la Trifluvienne Isabelle Blais et Zach Braff forment un couple hors du commun.

Le Montréalais Vincent Biron a, quant à lui, remporté le prix du meilleur court-métrage canadien pour Les fleurs de l'âge.