Il y a vingt-cinq ans, le film Bach et Bottine d’André Melançon était présenté en première mondiale au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT). Quelques jours plus tard, il en repartait avec le prix du public.

Pour cet anniversaire, le FCIAT a décidé de rendre hommage aux artisans du film. Celui-ci a été présenté ce matin au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda en présence du réalisateur André Melançon et du producteur Roch Demers.

«C’est un premier hommage pour cet anniversaire et je trouve fantastique que les gens qui nous avaient reçus il y a 25 ans s’en souviennent et nous accueillent de nouveau», a dit M. Demers en entrevue à La Presse hier.

Le prix remporté au FCIAT fut évidemment le tout premier d’une série de 18 pour ce long métrage mettant en vedette Mahée Paiement et Raymond Legault. Un de ces prix avait été remis par l’UNESCO à l’occasion de l’Année internationale de l’enfance. Le jury était composé de jeunes qui devaient désigner le film que tous les enfants devraient faire voir à leurs parents, se souviennent MM. Demers et Melançon avec une joie évidente.

Bach et Bottine raconte avec humour et tendresse les liens qui se tissent entre une jeune orpheline amoureuse des animaux et son oncle, vieux garçon qui ne vit que pour la musique de Jean-Sébastien Bach. Tant M. Demers que M. Melançon ont rappelé que le scénario du film est inspiré du roman Le chat de l’oratoire de Bernadette Renaud.

Lorsqu’il plonge dans ses souvenirs à propos de ce long métrage, Roch Demers est intarissable. «Bach et Bottine avait été présenté au Festival du film pour la famille d’Alger où il avait remporté tous les prix (5), lance-t-il, encore émerveillé. En ex-URSS, il a été vu par 40 millions de personnes. Nous avions 3000 copies en 35 mm. À Paris, il a été à l’affiche durant six mois au cinéma Cosmos sur les Champs-Élysées!»

Mahée la fonceuse

De son côté, André Melançon se souvient avec beaucoup d’amusement des circonstances dans lesquelles il avait recruté la jeune Mahée Paiement pour interpréter le rôle de Fanny.

«J’ai rencontré Mahée pour le doublage du film Opération beurre de pinottes, se remémore-t-il en entrevue. Mais déjà, elle possédait cette voix grave et rocailleuse qui ne convenait pas au personnage qu’elle devait doubler. En pensant à Bach et Bottine, je lui ai dit que j’avais un film en préparation et que j’aimerais qu’elle auditionne. Et elle m’a répondu avec beaucoup d’assurance qu’elle aimerait travailler avec moi.»

En disant cela, M. Melançon est encore impressionné. Et ce qui devait arriver arriva. En dépit d’une centaine d’auditions faites auprès de jeunes filles rencontrées dans plusieurs écoles, c’est Mahée Paiement qui a eu le rôle.

«Elle avait ce qu’on appelle en anglais de la drive dit le réalisateur et scénariste. Elle avait la part d’intuition, l’élan et l’impulsion que je cherchais. Et elle possède toujours ces qualités.»

Enceinte de plusieurs mois et devant terminer des tournages, la comédienne ne pourra être présente à Rouyn-Noranda aujourd’hui. Mais tout au long des années, elle est demeurée proche de MM. Demers et Melançon. Ainsi, elle participe régulièrement aux soupers bénéfices que M. Melançon et sa conjointe, la comédienne Andrée Lachapelle, organisent pour «Le carrefour familial Hochelaga».

À noter enfin que pour ce 25e anniversaire, la maison de distribution Imavision mettra en marché un coffret unique de Bach et Bottine le 8 novembre, a indiqué Roch Demers.

Les frais de ce reportage ont été payés par le FCIAT.