Le réalisateur Mathieu Roy et le producteur Roger Frappier (Max Films) ont retenu les services du comédien Roy Dupuis pour donner la réplique à Michel Bouquet dans le projet de film L’autre maison. C’est ce qu’a indiqué M. Roy en entrevue avec La Presse hier.


« Nous avons rencontré Roy la semaine dernière. Dès qu’il est entré dans le restaurant, j’ai été très saisi, indique Mathieu Roy. Nous avons eu une très forte impression de notre rencontre. Roy a lu le scénario et il en a été très ému. Il a tout de suite accepté de participer au projet. »


L’autre maison sera un long métrage de fiction « fortement inspiré » de l’histoire familiale de Mathieu Roy, fils de l’ancien journaliste Michel Roy, qui s’est éteint l’an dernier, et frère du journaliste et animateur du Téléjournal, Patrice Roy. Le scénario du film est centré autour du personnage d’Henri Bernard (Michel Bouquet), un homme atteint – comme Michel Roy dans les dernières années de sa vie – de la maladie d’Alzheimer.


Roy Dupuis interprétera Gabriel Bernard, fils d’Henri. Un personnage inspiré de Mathieu Roy ? « Non, répond ce dernier. Il est davantage inspiré de mon frère. Il incarne un journaliste. »


Michel Bouquet, 86 ans, a une très longue feuille de route au sein du cinéma français, ayant tourné avec Chabrol, Truffault, Alain Corneau, Nadine Trintignant, Michel Audiard, etc. Son premier film remonte à 1947 !


L’autre maison mettra aussi en vedette le musicien malien Toumani Diabaté, dit le maître de la kora, un instrument de musique de bonne taille et fait de cordes pincées.
Mathieu Roy espère que le tournage aura lieu en juillet. Les scènes seront majoritairement tournées au Québec, mais aussi à l’hôpital militaire de Landstuhl, en Allemagne, à Paris et en Afrique.


Mais avant d’en arriver là, réalisateur et producteur espèrent toujours obtenir du financement des institutions publiques. Leur projet sera bientôt soumis à l’ultime étape du troisième tour. En cas de refus, ils devront se tourner vers d’autres sources de financement. « J’ai beaucoup retapé le scénario durant le temps des Fêtes et j’ai bon espoir que cette fois sera la bonne », dit M. Roy. 


Au cours des derniers mois, Max Films a trouvé un partenaire français, Gloria Films, pour la coproduction. La distribution sera assurée par TVA Films.


Survivre au progrès

Avec Harold Crooks, Mathieu Roy est aussi le réalisateur du documentaire Survivre au progrès (Surviving Progress), sorti l’automne dernier, qui porte sur la surconsommation. Après des premiers mois très satisfaisants, le film sera lancé aux États-Unis à la mi-avril.


« Il sera distribué dans une douzaine de villes [San Francisco, Seattle, Minneapolis, Washington, etc.], mais il prendra d’abord l’affiche à New York, dit Mathieu Roy. On espère que notre producteur délégué Martin Scorsese sera des nôtres pour le soir de la première. Tout dépend s’il a terminé sa tournée avec son film Hugo. »


À la fin de 2011, Survivre au progrès a été projeté aux festivals d’Amsterdam et de Dubaï. « C’est ironique que le film se retrouve à Dubaï qui est le royaume de la consommation, s’esclaffe le réalisateur. Mieux encore, notre cinéma était situé dans le centre commercial où il y a une piste intérieure de ski alpin. Nous avons eu des débats intéressants avec les spectateurs. »


Durant ses vacances de fin d’année au Sénégal, M. Roy a projeté le film à une poignée de cinéphiles réunis à Dakar. Un moment magique, dit-il. Actuellement, le film fait le tour des ciné-clubs québécois. La semaine prochaine, il sera en compétition officielle dans un festival de films environnementaux à Paris.


Un bémol cependant : il n’a pas été retenu parmi les documentaires finalistes pour les galas des prix Génie et Jutra. « Je suis déçu qu’on ne soit pas en nomination, dit-il. Le film, qui a aussi été vendu à la BBC et à ARTE, est quand même le documentaire canadien qui a fait le meilleur box-office en 2011. Nos recettes dans les salles canadiennes ont atteint 140 000 $ et la moyenne par écran est très élevée. »