Actuellement en tournage pour le prochain Star Wars, l'acteur danois Mads Mikkelsen, qui alterne superproductions et films d'auteur, dit «aimer les rôles de méchants», comme ceux qu'il a joués dans la série Hannibal et le James Bond Casino Royale.

«J'ai eu de la chance que des gens me trouvent assez intéressant pour jouer dans des films à gros budget», déclare à l'AFP l'acteur de 49 ans lors du Festival Lumière à Lyon, dédié aux classiques du 7e art.

«Comme la plupart des gens de ma génération, j'ai grandi avec les films américains», raconte-t-il.

«Il y avait beaucoup de choses que j'aimais dedans et tout d'un coup, à l'âge de 40-45 ans, j'ai pu me retrouver dans des films où je porte une tunique et où je combats des scorpions géants avec une épée à la main» (dans le blockbuster Le choc des titans, ndlr), ajoute la star internationale danoise.

Mads Mikkelsen tourne depuis quelques semaines dans Rogue One: A Star Wars Story, film dérivé de la saga Star Wars, avec Felicity Jones (Une merveilleuse histoire du temps) et Forest Whitaker, dont la sortie est prévue en décembre 2016.

Le plus grand mystère entoure ce film, pour lequel il n'est pas autorisé à dire quel personnage il incarne: «sinon je révélerais trop de choses».

Pour Mads Mikkelsen, jouer dans de grosses productions américaines «est comme un rêve de gosse qui se réalise». Mais «en même temps, mon coeur a toujours été du côté des drames européens», poursuit celui qui a tourné dans nombre de films danois ou, côté français, dans Coco Chanel et Igor Stravinski de Jan Kounen et Michael Kohlaas d'Arnaud des Pallières.

«Si l'on me laisse continuer à faire les deux, je serai un homme très chanceux!».

Hannibal, «méchant absolu»

Danseur de formation, corps d'athlète, le visage buriné et anguleux, Mads Mikkelsen a commencé dans le cinéma à 30 ans avec Pusher de son compatriote Nicolas Winding Refn, le réalisateur de Drive, avec qui il a tourné quatre fois.

«C'était un projet très radical», se souvient l'acteur à l'intense présence physique, venu présenter deux films à Lyon dont un de Nicolas Winding Refn, Le guerrier silencieux, Valhalla Rising - dans lequel il interprète un esclave borgne et muet - et La chasse de Thomas Vinterberg.

Cette histoire d'un homme accusé de pédophilie, autre «film radical», lui a valu le prix d'interprétation à Cannes en 2012. «Plus c'est radical, plus je suis content», lâche le comédien qui dit «ne pas beaucoup aimer les films modérés».

Inspirant souvent les cinéastes pour des rôles ambigus ou antipathiques, il estime que «les méchants sont des gens formidables à jouer».

Son personnage du Chiffre dans Casino Royale (2006), le 21e James Bond, qui l'a fait connaître du grand public et a fait décoller sa carrière internationale, l'a amené à jouer d'autres «fantastiques rôles de méchants», se réjouit-il.

«Je viens de jouer le méchant ultime, Hannibal», dans la série américaine éponyme, dont la troisième et a priori dernière saison a été diffusée cette année sur NBC, souligne-t-il.

Il y a repris le rôle du psychiatre cannibale Hannibal Lecter, interprété par Anthony Hopkins dans Le silence des agneaux, et rendu suffisamment «attirant» dans la série pour que «l'on s'identifie à lui» même s'il est «absolument diabolique», analyse-t-il.

Ses projets? Mads Mikkelsen dit qu'il «rêverait» de tourner avec le réalisateur Martin Scorsese, invité d'honneur du Festival Lumière. «Mais je crois qu'il a de très bons acteurs», plaisante-t-il.

Il dit n'avoir rien d'autre de prévu à part Star Wars.

«Ensuite je verrai si j'ai de longues vacances ou si quelque chose se présente», ajoute l'acteur, dont le nom a été évoqué pour jouer un rôle de méchant - encore - dans Doctor Strange, film américain de superhéros adapté de l'univers Marvel. «J'attends», dit-il.