On l'a découverte au petit écran dans Prison Break et dans Walking Dead. Sans avoir semé le vent, Sarah Wayne Callies récolte à présent la tempête: elle campe l'un des rôles principaux dans le film catastrophe de Steven Quale, Into the Storm.

«Je sais, il y a déjà eu beaucoup de films sur les tornades, mais celui-ci offre un point de vue différent, un point de vue «à la première personne»: au lieu d'avoir les images bien léchées, mais extérieures d'un long métrage à gros budget, on a des images chaotiques, mais vues de l'intérieur, tournées par des personnages du film», indiquait la comédienne lors de l'entrevue téléphonique accordée à La Presse.

Ainsi, Into the Storm se présente un peu comme un «collage» d'images tournées par une équipe de chasseurs de tempêtes, par des étudiants qui immortalisent la journée de la remise des diplômes de leur école secondaire et par des casse-cou en herbe passablement éméchés. Reliant le tout, les images «traditionnelles», celles qui racontent les personnages et le drame en les observant à la manière d'un narrateur externe.

Externe, mais très proche de l'action et, surtout, des gens: «C'est une des choses qui m'ont séduite dans ce projet: au bout du compte, c'est l'histoire de deux parents qui, en plein chaos, essaient de rejoindre leurs enfants», poursuit Sarah Wayne Callies qui incarne Allison Stone, mère chef de famille monoparentale, météorologue qui a jusqu'ici étudié la théorie des cyclones et tornades et qui, pour la première fois, a l'occasion d'aller sur le terrain, ayant été engagée par Pete Moore (Matt Walsh), un chasseur de tempêtes et réalisateur de documentaires.

Leur route mouvementée croisera celle de Gary Fuller (Richard Armitage), veuf, directeur adjoint de l'école secondaire que fréquentent ses deux fils, dont Donnie (Max Deacon), l'aîné, de qui il s'est éloigné depuis que la mort a frappé la famille.

Travail enlevant

Ils sont tous dans la petite ville de Silverton lorsque mère Nature se déchaîne: ce sont des tornades F5 (le plus haut échelon de l'échelle Fujita-Pearson), avec leurs vents de 420 à 510 km/h, qui vont tout balayer sur leur passage. Tout. Végétation, pylônes électriques, édifices, véhicules de toutes tailles. Et, bien sûr, ces fétus de paille que sont les humains.

«Le travail avec les harnais et les câbles, c'était tellement chouette!», s'exclame celle qui a étudié le trapèze pendant trois ans: «Si j'avais été aussi bonne que je voulais l'être, je serais peut-être aujourd'hui avec le Cirque du Soleil», rigole-t-elle, mentionnant au passage que si elle aime «les grands romans et le théâtre», elle apprécie aussi «ces gros films d'été où les choses explosent, les voitures se poursuivent, le spectacle est... spectaculaire».

Faire partie de cela a donc été, pour elle, «très excitant». D'autant qu'elle a partagé ce moment, du moins, une petite partie de ce moment, avec sa fille, Keala, qui a maintenant 7 ans. «Je n'ai jamais voulu qu'elle devienne actrice, mais elle voulait essayer. Je l'ai laissé faire. Comme je devais avoir une enfant pour ce film, je l'ai fait passer par un agent, elle a auditionné sans que personne ne sache notre lien de parenté - elle ne porte pas mon nom de famille. Et elle a obtenu le rôle par elle-même.»

Note de fierté, ici, dans la voix de la comédienne qui, outre l'aspect très humain du long métrage, a aussi apprécié que le message qu'il envoie au sujet des changements climatiques ne soit pas du genre gros sabots et trompettes alarmistes. Quand son personnage, Allison, fait un commentaire sur le sujet, c'est dans un contexte approprié et un élan naturel. «Lorsque vous brusquez le message, il y a des chances que les gens se butent, se ferment. Si vous le laissez infuser de manière plus subtile, à travers le divertissement, il y a de meilleures chances qu'ils entendent et écoutent.»

Et elle aime cela, qu'il y ait autre chose que le hurlement du vent dans Into the Storm.

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Into the Storm (Dans la tempête) prend l'affiche le 8 août.

Sarah chez les zombies

Pendant trois saisons - et ceux qui n'ont pas vu la 3e devraient cesser ici cette lecture - Sarah Wayne Callies a incarné Lori dans The Walking Dead, formidable série d'horreur. Lori qui, dans un monde décimé par un virus transformant les gens en zombies, est la femme de Rick, leader du groupe de survivants que l'on suit d'épisode en épisode, et la mère du jeune Carl. Lori qui meurt de façon horrible, mais dans un moment magique, au cours de la saison 3. «Pendant la première saison et même la deuxième, j'ai eu des discussions avec Frank Darabont (qui a développé la série) parce qu'il ne voulait pas que Lori meure, il disait avoir d'autres histoires à raconter avec elle. Mais je n'étais pas d'accord. Lori devait mourir [note: et elle meurt dans les bandes dessinées qui ont inspiré l'émission] pour détruire complètement Rick. Et vous n'avez pas le choix, vous devez détruire Rick, c'est l'histoire de The Walking Dead», fait-elle. Avant de reconnaître qu'elle a quand même été triste de quitter la série.