Dans cette comédie française en forme de road movie catastrophique, Dany Boon et Valérie Bonneton interprètent un couple de divorcés entre lesquels existe une incommensurable haine.

Tous les voyageurs ayant eu à se déplacer entre l'Amérique et l'Europe au printemps 2010 s'en souviennent encore. L'éruption du volcan islandais Eyjafjöll a provoqué bien des soucis et des désagréments des deux côtés de l'Atlantique. Pour gagner l'Europe à partir de notre coin de pays, il fallait même compter plus de deux heures de vol supplémentaires, histoire de survoler l'océan au nord de l'Islande plutôt qu'au sud. Six mille vols commerciaux ont été touchés. Des pertes de plus de 1 milliard de dollars ont été enregistrées.

Le réalisateur Alexandre Coffre (Une pure affaire) a choisi ce cadre particulier pour son film Le volcan. Empruntant la forme d'un road movie, cette comédie très assumée - très référencée aussi - raconte l'histoire de deux divorcés qui, par la force des choses, sont forcés de prendre la route ensemble. Leur but? Arriver à temps dans un petit village de Grèce afin d'y célébrer le mariage de leur fille. Un peu comme si le couple de The War of the Roses entrait dans l'univers de Little Miss Sunshine...

«Les histoires de couples m'ont toujours intéressé, a expliqué le réalisateur au cours d'un entretien accordé à La Presse à l'occasion des Rendez-vous du cinéma français tenus à Paris.

«Quand le scénariste Yoann Gromb m'a proposé cette idée d'un road movie dans lequel seraient réunis deux anciens époux qui se sont déjà beaucoup aimés mais qui, aujourd'hui, se vouent une haine sans nom, j'ai tout de suite été séduit. Que cette rencontre forcée soit provoquée par l'éruption d'un volcan situé à des milliers de kilomètres de la France inscrivait de surcroît le récit dans une histoire d'envergure européenne et mondiale. Je trouvais astucieux d'utiliser cet événement comme prétexte. Les cendres crachées par le volcan ont provoqué le chaos dans les aéroports, mais il ne s'agit quand même pas d'un événement tragique. Personne n'en est mort et on ne compte pas de blessés non plus. Une catastrophe ludique, en somme!»

Dany Boon entre en scène

Même si aucun acteur n'était encore envisagé au moment de l'écriture du scénario, l'idée de proposer le rôle du mari à Dany Boon s'est imposée rapidement. Face à lui: Valérie Bonneton, une complice de longue date du populaire humoriste.

«Tout s'est construit de façon très simple, fait remarquer Alexandre Coffre. Je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer Dany auparavant. Il a lu le scénario et il a demandé à me voir pour qu'on fasse une lecture ensemble. Je crois qu'il a été séduit par l'idée de pouvoir incarner un personnage coincé dans de drôles de situations, mais quand même moins «gentil» que ceux qu'il interprète habituellement.

«À partir du moment où vous avez Dany Boon, le film devient bien sûr un événement. Valérie et lui se connaissent depuis au moins 20 ans. Elle aussi vient du Nord. Dany et elle ont fait beaucoup de théâtre ensemble à leurs débuts.»

Au moment de la sortie du film en France, il a beaucoup été dit qu'«il n'y a rien comme un ancien couple pour interpréter un ancien couple». Le surnom «Boonneton» a même circulé, histoire d'évoquer une «marque» à la «Brangelina». Fort heureusement, les relations entre les deux acteurs sont beaucoup plus cordiales dans la vie que celles dépeintes dans l'histoire du Volcan.

«Le trait est évidemment exagéré dans une comédie de ce genre, indique le réalisateur. Mais le fait est que tout cela fait quand même écho à une certaine réalité que vivent des couples divorcés. On savait qu'il y aurait de la haine et de l'amour. Au fil de l'écriture, on s'est rendu compte qu'il fallait vraiment pousser les choses et entraîner les personnages dans des montagnes russes. Malgré le contexte, il reste que ce couple est le seul responsable de ses propres déboires. Séparément, ces individus sont tout à fait normaux, courtois, sociables, mais quand ils se retrouvent ensemble, on dirait de la nitroglycérine. Le cocktail devient explosif. Comme ils se connaissent sous toutes leurs coutures, ils n'ont plus aucun tabou entre eux. Ils sont prêts à tout pour marquer un point face à l'autre.»

Un pur divertissement

Alexandre Coffre affirme toutefois une volonté très assumée de simple divertissement. À cet égard, Le volcan est une franche comédie.

«J'avais envie de réaliser un vrai film du «vendredi soir», dit-il. Il me semble que les films de pur divertissement se font plus rares. Pourtant, le cinéma existe pour ça aussi. On a fait un film qui nous plaisait en tant que spectateurs.»

Il est à noter qu'en France, où il a attiré près de 1,8 million de spectateurs, Le volcan a été lancé sous le titre Eyjafjallajökull (Sinon, dites «Le volcan»). La production a ainsi utilisé le premier nom lancé par la presse internationale au moment de l'éruption du fameux volcan. Il appert toutefois que ce nom évoque plutôt la calotte glaciaire qui couvre une partie du véritable volcan, nommé Eyjafjöll. Sur le marché international, le film est distribué sous le titre Le volcan. C'est beaucoup plus simple.

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Le volcan prend l'affiche le 25 juillet.



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