C'est sous le signe du «Ne fais confiance à personne» que se déroule The Winter Soldier, deuxième volet de la branche Captain America du Marvel Cinematic Universe (MCU) qui, mi-thriller, mi-film de superhéros, mise presque plus sur Steve Rogers que sur Cap.

«J'aurais fait l'erreur de ma vie, j'aurais beaucoup de regrets. Ça a vraiment tout changé pour moi», a admis Chris Evans lors d'une conférence de presse tenue en marge de la sortie de Captain America: The Winter Soldier, où l'acteur enfile pour la troisième fois (son apparition dans Thor 2 n'est pas créditée) le costume du soldat «amélioré», disparu pendant la Seconde Guerre mondiale, mais «ressuscité» lors des événements relatés dans The First Avenger - qui a ainsi amené le personnage à notre époque.

Au moment de la sortie de ce long métrage, Chris Evans avait indiqué qu'il avait hésité à accepter le rôle, par crainte de répercussion sur sa vie privée et sa vie professionnelle (insérez ici le spectre du typecasting, qu'aucun acteur n'aime). Mais il a plongé. S'en dit aujourd'hui fort heureux: «Ce serait horrible d'être contractuellement lié à une machine qui fait de mauvais films, mais nous faisons des longs métrages de qualité, cette expérience est gratifiante sur tous les plans et j'ai du temps pour mener d'autres projets en parallèle», indique celui que l'on a vu l'an dernier dans le drame indépendant The Iceman et que l'on verra bientôt dans 1:30 Train, qu'il a réalisé.

Le voilà donc ici de retour dans la peau de Steve Rogers et le costume de Captain America. Le soldat patriotique et droit comme une flèche vit à présent à Washington, DC Entre autres en compagnie de Natasha Romanoff, alias Black Widow (Scarlett Johansson), il mène des missions pour le compte du S.H.I.E.L.D. et de Nick Fury (Samuel L. Jackson). Apparition, dans ce contexte, de «notre» Georges St-Pierre, dans un court rôle où il cogne fort (et en français).

Sauf que l'organisation montre des signes de défaillance. Aurait-elle été infiltrée? Si oui, par qui? Et qui est ce tueur implacable qui rôde autour de Cap? Qui se cache derrière le masque de ce Winter Soldier (Sebastian Stan)? Le frère de sang serait-il devenu ennemi mortel?

Penser l'avenir

Bref, The Winter Soldier, où Steve et Natasha (de même que Sam Wilson, incarné par Anthony Mackie) sont presque plus souvent à l'écran que leurs alter ego superhéroïques, se fait thriller de quasi-espionnage, alors que la trahison frappe. Durement. Très. En fin de parcours, les dégâts (physiques comme psychologiques) seront importants. Et leur contrecoup direct est, déjà, partie intégrante de The Avengers: Age of Ultron, que l'on attend pour l'an prochain et qui bouclera la phase 2 de MCU.

«La clé, pour rendre ces films différents les uns des autres, est d'être capable de déplacer les pièces sur l'échiquier de manière à déjouer les attentes», note Kevin Feige, président de Marvel Studios et tête pensante de ce projet tentaculaire. «Il y a donc très longtemps que nous savions vouloir arriver à The Avengers 2 avec un monde très différent de celui que l'on a laissé à la fin de The Avengers 1.» D'où les coups assénés aux gens et aux institutions dans The Winter Soldier, dont la réalisation a été confiée aux frères Anthony et Joe Russo.

Le tandem a fait sa marque à la télévision: ils sont derrière bien des épisodes d'Arrested Development et Community. Et être aux commandes d'un projet au budget considérable (on parle de 170 millions), aux effets spéciaux et aux cascades innombrables, bref, qui se situe à des années-lumière de la comédie de situation, tout cela... ne les a pas dépaysés une seconde, assurent-ils.

«Ce n'est pas très différent. Vous allez sur le plateau de tournage, vous discutez avec l'équipe, vous dirigez des acteurs. En fait, la comédie et le film d'action ont plus en commun qu'on ne l'imagine, l'un comme l'autre nécessitent chorégraphies et timing», croit Joe Russo qui, avec son frère, ont convaincu Marvel qu'ils étaient les hommes de la situation en leur vendant l'idée d'un long métrage qui s'intégrerait dans le grand motif «marvelien», mais afficherait un ton «plus John le Carré, moins Jack Kerby», un ton rappelant celui de Three Days of the Concords - dont Robert Redford était la tête d'affiche. Sûrement pas un hasard si l'acteur vétéran fait ses premiers pas chez les superhéros dans ce film-ci...



Nouveaux venus

BUCKY BARNES/THE WINTER SOLDIERBien sûr, Bucky n'est pas un «vrai» nouveau venu dans l'univers de Cap! Il était l'ami fidèle, celui qui restait aux côtés du freluquet qu'était Steve Rogers avant de devenir Captain America.

Bucky dont nous avons assisté à la mort dans The First Avenger. Sauf que, comme le savent les fans du matériel original, le garçon a en fait été recueilli par des Russes qui ont effacé sa mémoire et l'ont transformé en machine à tuer.

Entrée du Winter Soldier. Qu'affronte un Cap médusé - Bucky est toujours vivant! - dans ce deuxième volet cinématographique consacré à ses exploits.

«La voie du personnage est simple et directe: il reçoit un ordre, il obéit et ne s'arrête pas avant d'avoir rempli sa mission», fait Sebastien Stan, qui l'interprète et a été agréablement surpris de le voir ressurgir aussi vite sur la trajectoire de Captain America.

«J'ignorais si ou quand nous en viendrions au volet Winter Soldier de Bucky, mais les recherches que j'avais faites avant le tournage de The First Avenger m'ont servi»... à nourrir le Bucky 2.0.

Photo: fournie par Marvel

SAM WILSON/THE FALCON

Le passé de Sam Wilson a été légèrement «trafiqué» pour passer du comic book au grand écran: le travailleur social devenu trafiquant de drogue (résultat de la spirale malsaine dans laquelle il s'est enfoncé après le meurtre de ses parents) se présente ici comme un vétéran militaire.

Ancien parachutiste, il travaille à Washington, DC et a été formé à un type bien spécial de combat aérien: grâce à un système d'autopropulsion muni d'une paire d'ailes, il devient l'équivalent d'un oiseau de proie de taille humaine. Un formidable allié pour Captain America, avec lequel il développe une grande complicité.

«En fait, on vient de nous [Chris Evans et lui] offrir de faire le remake de Lethal Weapon», plaisante l'interprète du personnage, Anthony Mackie, qui ne voit pas le Falcon comme le sidekick de Cap.

«On ne parle pas d'une relation Batman et Robin. Ils sont tous les deux sur un pied d'égalité et au combat, ils se complètent», fait celui qui serait prêt à endosser de nouveau ses ailes pour se joindre à The Avengers: Age of Ultron.

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Captain America: The Winter Soldier (Capitaine America: Le soldat de l'hiver) prend l'affiche le 4 avril. Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Pictures.

Photo: fournie par Marvel