Zack Snyder a scénarisé 300: Rise of an Empire et agit aussi à titre de producteur. À cause d'un programme trop chargé (le tournage de Man of Steel, notamment), il ne pouvait toutefois en assurer la réalisation. Noam Murro est alors arrivé dans le décor.

«Je me rappelle avoir été complètement soufflé par 300 en 2007, a confié le réalisateur d'origine israélienne au cours d'un entretien accordé à La Presse. Jamais nous n'avions vu un film d'action présenté sur un mode opératique. À mes yeux, et aux yeux de bien des gens, 300 a redéfini la façon de concevoir les films d'action.»

Noam Murro n'avait qu'un seul long métrage à son actif jusqu'à maintenant. La comédie Smart People n'a d'ailleurs rien d'une superproduction. Mais le réalisateur a acquis une réputation enviable dans le monde de la publicité et dispose d'une vaste expérience sur le plan technique. Son travail lui a notamment valu quelques accolades de la part de la Directors Guild, cette prestigieuse association regroupant les réalisateurs de cinéma et de télévision.

Dès la première rencontre avec Zack Snyder, le sort en a été jeté.

«Quand on m'a parlé de ce projet, je me demandais comment diable ils allaient s'y prendre, étant donné que tout le monde meurt à la fin de 300! Mais à la lecture du scénario, j'ai bien vu les grandes possibilités qui s'offraient à nous. Comme l'intrigue se déroule ailleurs sur le territoire grec et que plusieurs batailles se livrent en mer, nous pouvions présenter un film qui évoque directement l'univers du premier tout en nous laissant quand même une grande marge de manoeuvre.»

Avancées technologiques

Sept ans dans le monde de la haute technologie et des effets visuels constituent une éternité. Non seulement 300: Rise of an Empire a été conçu et tourné en 3D (avec des effets spectaculaires), mais Murro a pu se permettre des effets encore impossibles à réaliser en 2007.

«On le remarque surtout dans les scènes de batailles navales, explique-t-il. Je ne crois pas que Zack aurait pu utiliser des scènes maritimes de la même façon. Il était plus difficile de créer de l'eau de façon virtuelle convaincante à l'époque.»

Quand on lui rappelle que le premier volet a été entièrement fabriqué à Montréal ou presque («une proportion d'au moins 90%», avait dit Snyder au moment de la sortie du film), Murro exprime alors le seul petit regret qu'il entretient à propos de la production de ce nouvel opus.

«J'aurais aussi bien voulu faire ce film à Montréal, d'autant que Zack m'a vanté les mérites des techniciens de chez vous et leur grande expertise. Malheureusement, ce n'était plus possible sur le plan financier. Il était beaucoup plus avantageux pour nous d'aller tourner dans des studios à Sofia, en Bulgarie.»

Vive la diversité!

300 ayant par ailleurs aussi atteint un statut culte dans certains milieux gais, le réalisateur célèbre la diversité des publics que le film peut atteindre.

«On en est bien conscients, mais en même temps, on ne fait pas exprès pour cibler un public en particulier, dit-il. Si ces films plaisent aux hommes gais, nous n'en sommes que plus heureux. Et s'ils plaisent aussi à des gens de tous âges et de toutes orientations, on ne peut que s'en réjouir. On lance un film dans l'univers et les gens se l'approprient à leur façon. C'est ce qui fait la grande beauté de ce monde!»