Pour la plupart des gens, Kit Harington, c'est Jon Snow de la série Game of Thrones. Pour Pompeii de Paul W.S. Anderson, il est passé des champs de neige à l'éruption du Vésuve.

«Tu veux ressembler à Brad Pitt dans Troy ou à Brad Pitt dans Fight Club?», a demandé l'entraîneur à Kit Harington après que le jeune acteur britannique a accepté de camper le rôle principal dans Pompeii de Paul W.S. Anderson. Non sans avoir hésité. Oui, on lui proposait un premier rôle au grand écran, ce qui est une chance énorme. En même temps, s'il acceptait, il allait s'aventurer en territoire connu: «Un drame d'époque où je balance des épées», s'amusait-il lorsque La Presse l'a rencontré, faisant référence à son personnage dans la série Game of Thrones.

En effet, si, au petit écran, il revêt des épaisseurs de fourrures pour parcourir les paysages de glace alors qu'ici, on lui demandait de se dévêtir, de porter des sandales et d'affronter des centurions dans l'arène sise au pied du Vésuve, les deux personnages évoluent dans des univers parents.

«C'est du typecasting, ce serait mentir que de le nier. Ça a du bon et du moins bon. Jusqu'à maintenant, j'ai pris ce qu'on m'offrait et il se trouve que c'est du film historique et que j'apprécie le genre, mais je commence à repenser à tout ça. J'ai envie de satisfaire d'autres facettes de ce que je suis en tant qu'acteur», explique celui dont le premier engagement professionnel a été le rôle principal dans la production originale de War Horse, à Londres.

Mais avant d'aller explorer d'autres horizons, il a mis le cap sur Pompeii, projet qu'il a adopté après avoir rencontré Paul W.S. Anderson. «Il m'a montré un tas de films et de vidéos de montagnes qui explosent et il m'a expliqué ce que, visuellement, il comptait faire. J'ai aimé ce que j'ai vu et entendu.» Assez pour plonger dans cette histoire d'amour et d'amitié sur fond de catastrophe naturelle.

Pompeii commence dans les jours précédant l'éruption du Vésuve, en l'an 79, et suit l'arrivée en ville de Milo, gladiateur et esclave celte. Aux portes de Pompéi, il rencontre une jeune noble, Cassia (Emily Browning), avec qui ça «clique» immédiatement même s'ils n'ont rien en commun. Enfin, sa route le met en présence d'Atticus (Adewale Akinnuoye-Agbaje), géant d'ébène qu'il affrontera dans l'arène, mais avec lequel il se liera d'amitié.

Jouer n'est pas que jouer

Pour rendre tout cela, quelques défis - dont un, de taille. Sans jeu de mots. «J'avais envie de jouer un rôle qui exigerait une transformation physique», fait-il. C'est là qu'il évoque la «question Brad Pitt». Alors, Troy ou Fight Club? Très musclé ou vif et nerveux? «J'ai opté pour Troy», pouffe Kit Harington. Il rit parce qu'il s'est rendu compte que la musculation... hypertrophiée, disons, ne convenait pas à sa silhouette.

«Je suis naturellement mince et tout ce poids, ces muscles, ça avait l'air bizarre sur moi. On a alors pensé à Robert De Niro dans Cape Fear, le type qui s'est musclé en prison en faisant des pompes, des tractions et des redressements, le travail de base, quoi. Ça allait avec mon physique et avec mon personnage: Milo est prisonnier depuis toujours, il est plus menu que ses adversaires, mais il est très en forme et extrêmement rapide.»

Dans l'arène, le contraste qu'il forme avec ses adversaires est spectaculaire. En particulier quand Milo affronte Atticus. Milo... ou Jon Snow? Kit Harington sourit. «C'est vrai que dès le départ, la production a voulu que Milo ait les cheveux longs et la barbe, et qu'il se batte à l'épée, ce qui le fait ressembler à Jon Snow. Mais pour moi, la grande différence entre les deux est intérieure. Jon Snow est tout en honneur et en devoir. Milo croit en la vengeance et il carbure à la haine. L'une des choses qui m'intéressaient dans ce personnage est de voir combien il change. Au début de Pompeii, il ne craint pas la mort parce qu'il n'a rien ni personne à perdre. Puis, il rencontre Cassia et Atticus. Et sa vie prend un sens... au moment où le volcan entre en éruption. C'est ironique, mais c'est un aspect du film que j'aime.»

Quant à ses fans, ce qu'ils aimeront de Milo, c'est qu'au bout du compte, il ne ressemble ni au Brad Pitt de Troy ou de Fight Club ni au Robert De Niro de Cape Fear, mais bien à Kit Harington.

________________________________________________________________________________

Pompeii (Pompéi) prend l'affiche le 21 février. Les frais de voyage ont été payés par Les Films Séville.