Isla Fisher s'est sentie flattée quand elle a été pressentie pour incarner Henley Reeves dans Now You See Me de Louis Leterrier. «Parce que c'est un personnage non conventionnel, un peu anarchique, un brin femme fatale, pas la fille dans le groupe de gars, mais bien l'un des cerveaux des opérations, et certainement pas l'«assistante» d'un des magiciens. Bref, c'est assez éloigné des rôles que j'ai eu à incarner jusqu'ici dans ma carrière», explique, au bout du fil, celle qui parle un peu français (elle a vécu à Paris quand elle étudiait le mime avec Jacques Lecoq), que l'on a découverte dans Wedding Crashers, que l'on a récemment entendue dans Rise of the Guardians et qui est en ce moment de la distribution de The Great Gatsby.

Un retour en force, donc, pour celle qui est mariée à l'excentrique Sacha Baron Cohen et qui a fait une pause d'un an après la naissance de leur deuxième fille, en 2010.

Isla Fisher s'est retrouvée sur le plateau de Now You See Me pas rouillée du tout, mais comme un poisson dans l'eau. Et ce, pas parce que son nom est Fisher, mais parce qu'elle a grandi à Perth, en Australie, donc près de l'océan, et qu'elle se sent à l'aise dans l'eau et sous l'eau. Elle a été servie ici, puisqu'elle apparaît dans un immense aquarium, enchaînée et menottée, devant trouver le moyen de s'échapper avant qu'une armée de piranhas ne la rejoigne dans le réservoir. Ou qu'elle ne se noie.

«J'ai passé trois jours à tourner cette scène et j'en ai adoré chaque seconde», assure-t-elle. Même si elle a été coincée au fond de l'aquarium lors de l'une des prises, malgré toutes les mesures de sécurité en place. «Mais Louis s'est vite rendu compte que je ne faisais pas semblant de paniquer, comme je devais le faire dans la scène, mais que je n'allais vraiment pas. Il a, très rapidement, fait vider le réservoir.» Après tout, si l'actrice s'était exercée à retenir sa respiration pendant trois minutes, c'était en situation de calme. Donc, sans compter combien l'oxygène s'évacue rapidement quand l'adrénaline s'en mêle.

Outre son entraînement de sirène, disons, Isla Fisher s'est aussi préparée à jouer... les anguilles. Autrement dit, les artistes de l'évasion, façon Houdini, mais aussi façon Dorothy Dietrich, dont elle a étudié la vie et le travail. Puisque là, dans ce «rien ne peut me retenir prisonnière», se trouve la spécialité de cette Henley que la comédienne voit comme un croisement de Lisbeth Salander de la trilogie Millenium, «parce qu'elle doit être la meilleure pour tenir sa place parmi les gars», et de Katharine Hepburn, «pour l'indépendance et la féminité».

On est donc loin de Baecky la fofolle qu'elle incarnait dans Confessions of a Shopaholic, film qui a été miné par une sortie en pleine crise économique, mais un univers où Isla Fisher aimerait retourner un jour. Un p'tit tour de magie pour réaliser ce voeu?