Productrice et réalisatrice de nombreux documentaires, dont Bobby Fischer Against the World, Liz Garbus a lancé en septembre dernier Love, Marilyn, au TIFF. Dans ce film biographique, des célébrités d'aujourd'hui (Adrien Brody, Viola Davis, Glenn Close, Uma Thurman, etc.) lisent des extraits de lettres et d'un journal intime écrits par la star hollywoodienne.

Plus de 50 ans après sa mort et la sortie de centaines de livres et de films sur l'histoire de Marilyn, ce nouveau projet nous la présente sous un autre jour. On y rencontre une femme très moderne, assure Mme Garbus, jointe au téléphone à Brooklyn.

Q: Pourquoi un nouveau projet sur Marilyn Monroe?

R: Le film est né des documents qu'on a découverts, y compris son journal intime. On y apprend beaucoup de choses sur Marilyn, sur son travail, sur ce qui se passe dans son esprit, etc. Ça révèle beaucoup de choses sur elle en tant que femme très moderne. Avant cela, je ne faisais pas partie des gens qui s'intéressaient à sa vie. Mais la lecture des documents m'a passablement surprise. On y découvre une Marilyn très vaillante et qui travaille fort. On comprend mieux aussi ce qui l'a amenée à faire certains choix.

Q: En quoi doit-on parler de modernité chez elle?

R: Elle a repoussé certaines frontières. Elle comprenait que son arrivée coïncidait avec un changement au sein du monde culturel. Elle a introduit une forme de sensibilité à l'européenne aux États-Unis. Elle était bien dans son corps et assumait sa sexualité à l'italienne.

Q: Votre film comprend des extraits visuels où les médias écrasent pratiquement Marilyn. Jusqu'où ont-ils nui à sa carrière?

R: Au départ, Marilyn aimait les médias et les utilisait à son avantage. Ce n'est que beaucoup plus tard dans sa carrière qu'elle s'est lassée d'eux et ne savait plus comment s'en débarrasser.

Q: Avec ce que vous savez d'elle maintenant, aurait-elle pu être votre amie?

R: (Rires) J'aimerais bien vous dire oui, mais c'est difficile à dire. Marilyn avait de bons côtés. Certaines personnes qui l'ont connue disent à quel point elle était généreuse. Mais elle était tellement imprévisible! Elle n'était jamais constante. Selon moi, une partie des problèmes qu'elle a vécus à la fin de sa vie est imputable au fait qu'elle était mal entourée. Plusieurs personnes se trouvaient dans son entourage uniquement pour obtenir quelque chose d'elle.

Love, Marilyn prend l'affiche le 10 mai au Cinéma du Parc.