Pour son deuxième long métrage, Shawn Linden parle filiation. Et comme pour montrer que le sujet est multicouche, il l'aborde en mélangeant les genres. Une approche qui a plu au comédien Thomas Dekker.

La première question nous venant à l'esprit au terme du visionnement de The Good Lie (Histoire à faire peur) de Shawn Linden concerne le mélange des genres.

Car de ce qui s'annonçait comme un drame familial dans la première partie du film, on passe au thriller, tout en traversant des scènes fantastiques, presque gore.

Une signature propre au cinéaste originaire de Winnipeg?

Un peu, oui, répond ce dernier en entrevue téléphonique depuis la capitale manitobaine. «J'avais adopté la même approche avec Nobody, mon premier long métrage. Il y avait à la fois de la science-fiction et du thriller. J'aime tous les genres cinématographiques», dit ce fan de Jean-Pierre Melville, Luis Buñuel, Tarantino et Scorsese.

Cette façon de faire est un des éléments qui ont convaincu l'acteur américain Thomas Dekker (Terminator: les chroniques de Sarah Connor) de se joindre à la production dont le tournage s'est fait essentiellement à Montréal, au printemps 2011.

«C'est un film qui n'est pas facile à vendre, mais comme spectateur, c'est exactement le genre de choses que j'ai envie de voir. En lisant le scénario, j'ai adoré sauter ainsi d'un genre à l'autre», dit l'acteur de 25 ans joint à Los Angeles.

The Good Lie s'amorce dans une banlieue tranquille et anonyme où un jeune homme, Cullen (Dekker), doit faire face à la mort de sa mère Doris (Julie Le Breton). Pis encore, il apprend alors être né d'un viol. Il se met à la recherche de son père biologique, avec son père adoptif Richard (Matt Craven) à ses trousses. Cela les conduit au coeur d'un violent monde interlope.

Les liens de sang

Pour Shawn Linden qui a amorcé ce projet il y a dix ans, The Good Lie interroge la question des liens du sang. Pour en arriver à dire qu'il n'y a pas que ça dans la vie. «Pour moi, peu importe qui est à la maison, c'est ta famille, dit-il. Le sang n'est pas la seule chose qui nous lie.»

L'histoire est proche de la vie du cinéaste dont la mère a été adoptée. Elle a réussi à retrouver ses parents biologiques, qui ne voulaient pas la rencontrer. Au lieu d'être ébranlée, elle s'est réjouie d'avoir eu les (très bons) parents adoptifs qui l'ont élevée. Linden en a gardé une bonne leçon.

Il y a quelque chose de très naturel à vouloir rencontrer ses parents biologiques, dit de son côté Thomas Dekker. Mais à quel prix? Lorsqu'on lui demande s'il aurait fait comme son personnage, il répond par l'incertitude. «Cullen se lance là-dedans tête baissée parce qu'il brûle du désir de savoir d'où il vient. Mais il fait cela de façon très irresponsable (rires). Chose certaine, il va sortir de cette histoire meilleur et plus fort.»

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À l'affiche à partir d'aujourd'hui, en français et en anglais.