Dans les années 40, les propriétaires des équipes de baseball majeur appliquaient une politique ségrégationniste. Aucun joueur noir n'était admis dans leurs rangs. À cette époque, les joueurs «de couleur» évoluaient plutôt dans les ligues qui leur étaient exclusivement réservées. Quand il est repéré par Branch Rickey en 1945, Jackie Robinson évolue alors pour les Monarchs de Kansas City, équipe de la Negro League.

«Il est important de rappeler l'existence de ces ligues, souligne Chadwick Boseman, interprète de Jackie Robinson dans 42. Dans les matchs interraciaux qui étaient parfois organisés, ce sont les Noirs qui gagnaient bien souvent. Il est certain qu'un jour, un premier joueur afro-américain allait faire l'histoire, mais n'eût été le courage de Branch Rickey, cet événement serait peut-être arrivé seulement 10 ans plus tard!»

Le rôle du directeur général des Dodgers de Brooklyn, qui était déjà âgé de 65 ans à l'époque, a été confié à Harrison Ford. Pratiquement méconnaissable, l'acteur s'est volontairement vieilli. Il a aussi changé sa physionomie pour les besoins du personnage.

«Et dire qu'en réalité, je suis plus vieux! lance-t-il au cours d'une rencontre de presse tenue récemment à Los Angeles. À cette époque, la vieillesse tombait sur les gens beaucoup plus tôt qu'aujourd'hui.»

Outre la transformation physique, Harrison Ford a pu se glisser dans un vrai rôle de composition.

«Je ne connais rien au baseball! dit-il. Je me souviens être allé voir quelques parties au Wrigley Field quand j'étais jeune à Chicago, mais je n'ai jamais vraiment suivi cela de près. Ce film a fait mon éducation, en quelque sorte.»

Le célèbre acteur, qui devrait en principe reprendre son personnage de Han Solo dans le prochain épisode de la série Star Wars, estime que 42 propose ce que le cinéma hollywoodien a de mieux à offrir.

«Pour qu'il reste en nos mémoires, un film doit nous toucher de façon émotionnelle, soutient-il. Le film 42 fait écho à un épisode important de notre histoire collective sans aucun didactisme. Quand on passe par l'émotion, la compréhension se fait de façon plus viscérale. De plus, le scénario de Brian Helgeland est magnifique. J'ai senti à la lecture que je pouvais faire partie d'un projet qui pouvait être grand.»