Twilight appartenant désormais au passé, Hollywood assure la relève et livre avec Beautiful Creatures une nouvelle romance adolescente mâtinée de surnaturel, davantage «ancrée dans la réalité» que la saga de vampires et limitant au maximum les effets spéciaux.

Le film, adapté d'une série de livres de Kami Garcia et Margaret Stohl, sort jeudi en Amérique du Nord, pour la Saint-Valentin, et le 27 février en France.

Le scénariste et réalisateur new-yorkais Richard LaGravenese, qui a écrit pour Clint Eastwood, Robert Redford ou Steven Soderbergh, a pris de grandes libertés avec le livre original - avec la bénédiction des auteurs - pour «resserrer l'histoire autour des deux jeunes gens», explique-t-il à l'AFP.

Le film suit Ethan (Alden Ehrenreich), un jeune homme aimant les livres et s'ennuyant ferme dans sa petite ville du sud des États-Unis, confite dans la bigoterie. Mais l'arrivée de Lena (Alice Englert) va tout changer.

Ethan tombe immédiatement amoureux de cette âme tourmentée aux pouvoirs surnaturels appartenant à une lignée de sorciers, qui devra faire allégeance, le jour de son 16e anniversaire, aux forces du bien ou aux forces du mal.

«Ce que j'aime dans le livre, c'est que si vous enlevez le surnaturel, cela reste une histoire intéressante, basée sur de vrais personnages», explique le cinéaste. «C'est d'ailleurs ce que je disais aux acteurs pendant le tournage», dit-il, citant en exemple une scène de repas familial où la table se met à tourner sur elle-même - par un procédé mécanique, et non par effets spéciaux.

«La table tourne mais cela reste une réunion de famille, au cours de laquelle deux parents se disputent», souligne-t-il.

Le réalisateur avoue avoir voulu limiter au maximum les effets spéciaux, pour ne pas «écraser les personnages ou l'histoire, comme le font beaucoup de gros films très populaires». Il a également tenu à insuffler de l'humour dans le film, pour le maintenir ancré le plus possible dans la réalité.

«On ne peut pas être trop sérieux, surtout quand on parle d'un monde surnaturel et qu'on travaille sur des personnages d'adolescents», dit-il. «La vraie vie est absurde. L'humour participe à l'honnêteté de la démarche. Et cela rend les personnages plus spirituels et plus intelligents».

Des ados qui aiment lire

Le réalisateur a également voulu faire de ses tourtereaux des amoureux de la littérature, lecteurs de Bukowski. «C'était présent dans le livre original mais je l'ai développé. Je voulais que ces ados aiment lire, qu'ils soient intelligents. Je voulais qu'ils soient cool grâce à leurs lectures et non leurs vêtements ou leur maquillage», assure-t-il.

Le film bénéficie en outre d'une distribution de luxe pour les rôles secondaires - ce dont manquait cruellement Twilight -, avec Jeremy Irons (l'oncle de Lena), Emma Thompson (la mère de Lena) et Viola Davis (la bibliothécaire et ange gardien d'Ethan).

Viola Davis explique que son personnage d'Amma n'a «heureusement» rien à voir avec celui du livre original, où elle est limitée au rôle de la vieille gouvernante noire d'Ethan. «Je sais que les gens adorent le livre mais je ne voulais pas jouer ça. Je pense qu'en 2013, il faut qu'on arrête, on a besoin de quelque chose de différent».

«Je voulais que cette femme puisse faire partie du tissu de cette communauté sans être dans une situation de servitude», ajoute-t-elle.

Le Britannique Jeremy Irons, peu habitué des gros films populaires, a accepté le rôle de l'oncle car il a «senti que cela pourrait être amusant. Ce n'est peut-être pas le genre de film pour lequel je me précipiterais en salles, mais j'ai pensé que cela pourrait être drôle à faire», dit-il.

«En tant qu'acteur, vous voulez avoir le plus grand choix de rôles», dit-il. «On ne peut pas tout faire, mais j'ai toujours essayé, dans ma carrière, de couvrir le spectre de genres le plus large possible».