Lauréat d'un Oscar dès son premier long métrage, American Beauty, l'homme de théâtre Sam Mendes est la première vraie «pointure» à signer la réalisation d'un film de James Bond. Jusque-là, les producteurs avaient tendance à aller chercher surtout d'habiles faiseurs. Et Marc Foster, le cinéaste «auteur» à qui ils ont fait appel la dernière fois pour Quantum of Solace, n'a pas offert un film très marquant, victime des circonstances (grève des scénaristes), il est vrai.

«Nous avons aussi dû faire face à des problèmes, raconte Sam Mendes. Au moment de la préparation de Skyfall, MGM a fait faillite. Nous sommes restés en suspens pendant neuf mois. Ce fut toutefois un avantage. Nous avons eu du temps pour bien peaufiner le scénario avec John Logan. On a révisé toutes les scènes ensemble en les décortiquant les unes après les autres. Je voulais atteindre le plus bel équilibre possible entre le plaisir ludique habituel d'un film de James Bond, et le contenu plus dramatique. À cet égard, j'ai voulu aller là où la franchise ne s'était jamais rendue auparavant. Je souhaitais aussi que ce film reflète l'époque dans laquelle on vit.»

Enchanté par son expérience, Mendes hésite quand même à dire s'il serait prêt à reprendre du service si on le lui demandait. «J'avoue sortir heureux de cette expérience, mais complètement épuisé! dit-il. Tout ce que je voulais faire avec Bond se retrouve dans Skyfall. J'ai l'impression que mon désir est maintenant assouvi. Pour en réaliser un autre, il faudrait que je ressente la même urgence. Je n'ai jamais eu le fantasme de réaliser des superproductions de ce genre à vrai dire.»