Sur le tapis rouge du Gala Québec Cinéma, tous s'entendaient sur la qualité des films en lice, mais certains déploraient un manque de reconnaissance pour les comédies qui connaissent du succès au box-office.

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«C'est vraiment rare qu'une comédie va gagner un prix, a souligné Rémy Girard, en gardant néanmoins le sourire. Des fois, c'est un peu plate.»

«Louis de Funès, tout le long de sa carrière, a été descendu par les critiques et ça ne l'a pas empêché d'être le grand comique qu'on connaît», a ajouté le prolifique acteur.

Mélissa Désormeaux-Poulin, qui est en nomination pour son rôle dans Le Trip à trois, estime elle aussi que l'«on boude un peu» le genre comique.

«Je pense qu'il ne faut pas dénigrer la comédie parce que c'est quelque chose qui plaît à beaucoup de monde et ce n'est pas quelque chose qui est facile à faire contrairement à ce qu'on peut penser.»

Il s'agit de la raison d'être du Prix du public, fait valoir la directrice générale de Québec Cinéma. Ségolène Roederer explique que cette statuette est réservée à l'un des cinq films ayant connu le plus grand succès en salle.

Cette année, la lutte se fera entre Ballerina d'Éric Summer et Éric Warin, Bon Cop Bad Cop 2 d'Alain DesRochers, De père en flic 2 d'Émile Gaudreault, Junior Majeur d'Éric Tessier, ainsi que Le Trip à trois de Nicolas Monette.

Mme Roederer reconnaît toutefois que ce genre de long-métrage repart souvent bredouille de telles cérémonies, et ce, sur la scène internationale aussi. Les soirées des Oscars et des Césars n'échappent pas à cette tendance, souligne-t-elle.

Le président de l'organisme, Patrick Roy, croit pour sa part que le gala Québec Cinéma reflète bien l'«éventail» du cinéma d'ici.

«Je pense que ces films-là sont bien représentés. Est-ce qu'ils pourraient l'être davantage? C'est une bonne question», a-t-il toutefois concédé.

Christine Beaulieu n'est pas d'avis que les films qui attirent les foules soient défavorisés. Celle qui siège au conseil d'administration de Québec Cinéma assure que toutes les oeuvres sont bien prises en considération par le jury.

«Je déplore surtout que les films d'auteur ne sont pas suffisamment vus, objecte-t-elle. Je ne pense pas que les gens ne veulent pas les voir, c'est qu'ils n'ont pas l'occasion de le faire.»

Le cinéaste Robin Aubert, dont le film Les Affamés a récolté quatre mises en nomination pour le gala de dimanche, se désole pour sa part que l'on mette la comédie en opposition avec le drame.

«Les cinéastes d'auteur se plaignent de leur côté, les cinéastes commerciaux se plaignent de leur bord, déplore-t-il. On est une province qui se plaint beaucoup alors qu'on fait du cinéma qui se promène à travers le monde.»