Il aura fallu attendre 10 ans pour que le deuxième volet de Bon Cop, Bad Cop voie le jour. Même si Patrick Huard en avait écrit toutes les grandes lignes dès la fin du premier tournage, il a en quelque sorte été victime de son succès.

«C'est un privilège que de faire ce métier dans de telles conditions. On joue dans un gros carré de sable. Tout n'est pas facile bien entendu. Surtout le financement! Quand on a un succès dans les mains, on a le gun sur la tempe et on n'a pas les mêmes conditions que les autres. Les films risqués sont plus facilement aidés qu'un succès commercial», lance le producteur de Jessie Films François Flamand.

Lors des premières réunions de préproduction, les producteurs François Flamand et Pierre Even ont indiqué quelles scènes ne pourraient être tournées. «La première chose qu'on a dite à Patrick, c'est qu'on ne pourrait jamais fermer l'autoroute Décarie. Finalement, on aura réussi à tourner deux nuits là-bas!», explique Pierre Even, producteur d'Item 7. «Dix millions, c'est plus d'argent qu'un film québécois moyen. Mais pour ce qu'on a à faire, c'est nécessaire. Comparé à un film américain, ça n'a rien à voir. Patrick dit souvent à la blague qu'on fait un film avec le budget du buffet d'un blockbuster!», lance le producteur.

Il est assez facile de repérer le réalisateur Alain DesRochers sur le plateau de Bon Cop, Bad Cop 2: il est sans aucun doute le plus souriant de toute l'équipe. «Je suis un homme heureux! On a un budget deux fois plus gros que celui que j'avais pour Nitro. Alors, on s'amuse avec plus de jouets! lance-t-il d'emblée. Pour moi, c'est toujours un défi et on veut toujours en faire plus. Mais je suis gâté: on tourne des poursuites de voitures, des explosions. Dans deux jours, on va même faire sauter un pont dans les Cantons-de-l'Est.»

Au département de la coiffure et du maquillage, les besoins sur une telle comédie d'action sont assez conséquents. «Je fais de gros maquillages de deux heures ici, alors on doit tous être confortables», lance Marlène Rouleau dans sa spacieuse roulotte. «En préproduction, j'ai amené des images pour montrer au réalisateur la manière dont je voyais l'ampleur des blessures lors des scènes d'action. J'ai ensuite fait faire les prothèses en gélatine pour les installer sur le plateau. Le personnage de Marc Beaupré a été une très grosse job. Il se fait vraiment maganer dans le film et la blessure devait avoir l'air vraie», explique-t-elle.

Avec une bonne vingtaine de lieux de tournage, le concepteur artistique Jean-François Campeau a dû redoubler d'imagination pour servir au mieux le scénario du long métrage. «On se limite un peu dans le choix des locations parce qu'il y a beaucoup d'effets spéciaux et de gags visuels. Ça demande beaucoup d'organisation et de dépenses pour bien les mettre en place», précise le concepteur artistique. Tournée à l'ancien hôpital Royal Victoria, la scène présentée aux médias cette semaine se déroule à l'ambassade des États-Unis. «Il a fallu effacer toutes les traces d'hôpital. Les murs de marbre et le sol se prêtaient bien à une ambassade», explique François Campeau.

PHOTO SÉBASTIEN RAYMOND, FOURNIE PAR LES PRODUCTIONS BCBC2 INC.

Le budget de Bon Cop, Bad Cop 2 permet à l’équipe de tourner des explosions ou des poursuites de voitures. 

Jours de tournage: 39

Budget: 10 millions

Équipe de tournage (sans comédiens): 55 

Date de sortie: été 2017

Comédie d'action d'Alain DesRochers mettant en vedette Patrick Huard et Colm Feore

Synopsis: David Bouchard et Martin Ward doivent à nouveau faire équipe. Cette fois, l'enquêteur québécois se retrouvera sous les ordres de Ward, maintenant officier de la Gendarmerie royale du Canada et ils devront faire front contre l'Empire américain.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Pierre Even, producteur, et Alain DesRochers, réalisateur