La juge à la retraite Suzanne Coupal, le cinéaste Charles Binamé, le médecin psychiatre Jocelyn Aubut, ainsi que l'éthicien René Villemure ont été nommés au comité de sages mis sur pied par Québec cinéma dans la foulée de la controverse sur le défunt cinéaste Claude Jutra.

Québec cinéma, qui organise le Gala du cinéma québécois - autrefois nommé le Gala des Jutra -, avait formé ce comité pour l'aider dans ses prochaines démarches alors que l'organisation tente de répondre durablement au «drame humain» qui a «secoué (le) milieu et l'ensemble du Québec», selon sa directrice générale, Ségolène Roederer.

Le comité devra trouver «l'équilibre et la justesse» dans les décisions à venir et il sera chargé d'amorcer une «réflexion plus large» sur la suite des choses, selon le communiqué de Québec cinéma.

Dans la foulée des révélations troublantes contre le cinéaste, Québec cinéma avait agi rapidement en décidant de donner un nom provisoire au gala qui récompense chaque année les artisans du cinéma québécois. L'organisation avait promis de constituer ce comité pour «prendre du recul».

La directrice générale Ségolène Roederer a souligné que l'organisation «ne pouvait pas se contenter simplement d'effacer les traces de Claude Jutra» sans tirer des leçons de cet événement.

La controverse a commencé par la publication d'une biographie de Claude Jutra par Yves Lever, qui avait écrit que le cinéaste entretenait des relations avec de jeunes garçons. Quelques jours plus tard, une victime présumée avait témoigné dans le quotidien La Presse que Jutra l'avait agressée à partir de six ans.

L'ex-juge Suzanne Coupal, qui a longtemps siégé à la Cour du Québec, est surtout connue pour ses analyses judiciaires à la télévision et à la radio de Radio-Canada. Quant au cinéaste Charles Binamé, il a réalisé plusieurs succès du cinéma québécois au fil des ans, dont Eldorado et Séraphin, un homme et son péché.

Par ailleurs, le psychiatre et universitaire Jocelyn Aubut est le fondateur du programme de délinquance sexuelle et la Clinique de dangerosité à l'Institut Philippe-Pinel. René Villemure est lui-même un spécialiste sur les questions d'éthique, et sur le sens qu'il faut donner aux événements du genre.