En compagnie du cinéaste François Péloquin, Roy Dupuis et Antoine L'Écuyer s'envolent vers la République tchèque afin de présenter Le bruit des arbres en compétition officielle au Festival de Karlovy Vary.

Fait plutôt inusité, Le bruit des arbres a pris l'affiche vendredi au Québec sans véritable soutien médiatique. 

Le premier long métrage de François Péloquin sera en effet mis au monde officiellement lundi au Festival de Karlovy Vary en République tchèque. 

Inscrit en compétition officielle, le film concourt là-bas pour le Globe de cristal, l'ultime récompense de cet important festival d'Europe centrale. Le public québécois est ainsi invité à aller découvrir le film en salle dès maintenant, mais la faune médiatique devra patienter encore quelques jours, histoire d'être au diapason de la présentation festivalière.

Mettant en vedette Roy Dupuis et Antoine L'Écuyer, Le bruit des arbres raconte une trentaine de moments dans l'été d'un adolescent. Ce dernier rêve d'autre chose que la vie qu'il mène en compagnie d'un père incompréhensif dans la scierie familiale d'un village du Bas-Saint-Laurent.

Un dialogue avec le cinéma

Candidat de la Course destination monde 1997-1998, François Péloquin arrive maintenant dans le milieu du cinéma de fiction, fort d'années d'expériences acquises en tournant des clips, des courts métrages, des séries documentaires et des films publicitaires, ainsi qu'en élaborant des conceptions visuelles pour le théâtre. 

Ravi de sa sélection à Karlovy Vary, le cinéaste affirme «commencer à peine son dialogue avec le cinéma».

«Ce qui arrive avec ce film est pour moi inespéré, confie-t-il au cours d'un entretien accordé à La Presse plus tôt cette semaine. J'aborde ce métier avec beaucoup d'humilité. Je suis d'autant plus heureux qu'on s'était entendus dès le départ avec Sarah [Lévesque, coscénariste et amoureuse] sur notre volonté de faire vraiment un genre de cinéma qu'on aime.»

Comprenez par là que Péloquin entend utiliser les outils du cinéma pour raconter une histoire de façon différente.

«Cela n'empêche pas d'avoir à coeur le souci du public, prévient-il. D'ailleurs je suis heureux d'apprendre que le Festival de Karlovy Vary est fréquenté par de jeunes spectateurs. Je souhaiterais que les ados du Québec aillent aussi voir le film, même si je sais que beaucoup d'entre eux boudent le cinéma d'auteur. Il y a plein de bonne musique hip-hop dans Le bruit des arbres, des pièces de Loud Lary Ajust, Dead Obies, Eman X Vlooper. D'ailleurs, j'ai réalisé un clip sur la pièce d'Eman X Vlooper qu'on entend à la fin en utilisant des images du film. Peut-être que ça pourra inciter les jeunes à venir le voir!»

Duo d'acteurs

Roy Dupuis et Antoine L'Écuyer accompagnent le cinéaste et s'apprêtent eux aussi à s'envoler vers la République tchèque.

«Je ne suis pas vraiment un gars de festivals, lance d'entrée de jeu Roy Dupuis. Mais là, j'y vais avec plaisir, car il s'agit d'un film qui sera présenté là-bas en primeur. J'estime que dans un contexte comme celui-là, l'attention doit surtout être mise sur le cinéaste. Parce que c'est son film, d'abord et avant tout.»

L'acteur souligne en outre la sensibilité particulière du film, déjà perceptible à la lecture du scénario, de même que la forme, tout aussi particulière, qui a notamment permis le tournage de plusieurs longs plans-séquences.

«Il y a là-dedans un rythme qui n'appartient qu'au cinéma. Et ça, ça me plaît.»

De son côté, Antoine L'Écuyer a connu son «baptême» de festival il y a quelques années à la Berlinale grâce au film de Philippe Falardeau C'est pas moi, je le jure!. «J'avais 11 ans à l'époque; c'était impressionnant, dit-il. Là, je suis heureux d'aller à Karlovy Vary et de savoir que le film sera vu par un public plus jeune que celui qui fréquente les autres grands festivals. Je trouve ça très bien!»

Les deux acteurs profitent d'ailleurs d'une pause dans leur programme respectif pour se rendre au festival. Antoine L'Écuyer tourne en ce moment Jérémie, série dramatique réalisée par François Bouvier (Paul à Québec) que diffusera VRAK 2. 

Roy Dupuis tournera en principe deux films à l'automne. Il y aura d'abord le premier long métrage de Jean-Pierre Bergeron, connu comme acteur, mais aussi en tant que réalisateur (le court métrage Alone with Mr. Carter). Ensuite, Roy Dupuis prêtera son talent à un western apocalyptique divisé en trois histoires, réalisées par trois cinéastes différents. Carnior signe le segment auquel participera l'acteur.

«J'ai de moins en moins envie de jouer pour jouer, dit-il. Il faut une étincelle pour réveiller l'acteur en moi. Et ça a l'air que je la trouve souvent dans des premiers longs métrages!»

Maintenant à l'affiche au Québec, Le bruit des arbres sera officiellement lancé lundi au Festival de Karlovy Vary.