Nous ne sommes pas aux États-Unis. Ni en France. Au Québec, où environ 25 films de fiction sont produits par année, on ne trouve pas vraiment de vedettes «de cinéma».

Même si le volet «cinéma» occupe une place significative dans la rémunération des acteurs québécois qui ont la chance de décrocher un premier rôle au grand écran, bien peu d'entre eux pourraient en faire leur source principale de revenus année après année.

Il est d'ailleurs pratiquement impossible de dresser des listes comme celles que publient chaque année le magazine Forbes aux États-Unis ou Le Figaro en France.

L'an dernier, Robert Downey Jr. a décroché l'«oscar» de l'acteur le mieux payé de l'année. Son rôle dans Iron Man 3 lui a valu la somme de 75 millions de dollars. En France, Dany Boon trône au sommet du palmarès avec des cachets de quelques millions d'euros.

Au Québec, un comédien ne devient pas millionnaire en jouant dans des films. Une star très convoitée, comme Patrick Huard, peut espérer obtenir de 150 000 à 200 000$ pour tourner dans un long métrage. Mais les vedettes de ce calibre se comptent sur les doigts d'une main.

C'est dire qu'au cinéma, une vedette de premier plan pourra obtenir un cachet par jour de tournage supérieur à celui que pourrait lui valoir une série télévisée. Mais cela relève de l'exception.

L'attrait d'un projet

Il faut tenir compte du fait que la plupart des longs métrages produits au Québec disposent de budgets modestes. L'an dernier, seuls six films avaient des budgets de plus de 4 millions de dollars.

«Les institutions et les distributeurs tiennent à ce que nous prenions des acteurs connus, fait remarquer le producteur Roger Frappier. Forcément, cela fait gonfler les budgets. Les agents savent très bien que le casting est pratiquement devenu l'élément le plus important aux yeux des institutions et des distributeurs.»

Une personne bien impliquée dans le domaine de la production, qui préfère garder l'anonymat, fait remarquer que l'attrait du projet entre aussi dans l'équation. Si le nom d'un cinéaste de grande réputation est attaché à un projet intéressant de long métrage, la négociation sera plus facile.

«On pourra ainsi obtenir les services d'une grande vedette en la rémunérant à sa juste valeur, sans nécessairement payer le gros prix», indique cette source.

De 5 à 10% du budget total

À ce chapitre, la productrice Denise Robert fait valoir que les agents d'artistes québécois sont généralement bien au fait du contexte dans lequel les films sont produits.

«Il est certain que sur des productions dotées de budgets de quelques millions de dollars, on consacre une bonne partie de l'argent aux cachets des acteurs, surtout dans les cas où un film comporte plusieurs premiers rôles. Cela dit, nous tentons toujours de négocier de façon responsable, dans la mesure de nos moyens. Tout le monde tient compte de la réalité dans laquelle on travaille.»

Sur un long métrage, le pourcentage du budget alloué aux acteurs varie de 5 à 10%. Les comédiens peuvent difficilement négocier une participation aux profits éventuels, car la notion de «profit» n'existe pratiquement pas chez nous.

«Les films québécois qui génèrent des profits sont relativement rares, indique Roger Frappier. Mais ça peut arriver parfois, à la longue. Le pouvoir d'attraction d'une vedette est bien réel, mais il faut que le film soit à la hauteur.»

Les droits de suite sont uniformes: 50% du cachet dans le cas des films dont le budget est inférieur à 4 millions de dollars; 100% pour les films dont le budget est supérieur à 4 millions. On ajoutera 4% dans l'une et l'autre catégorie pour les médias numériques.

LES GRANDES VEDETTES DU CINÉMA QUÉBÉCOIS

- Antoine Bertrand

- Michel Côté

- Roy Dupuis

- Patrick Huard

- Guillaume Lemay-Thivierge

- Patrice Robitaille

- Suzanne Clément

- Anne Dorval

- Rémy Girard