Éric Morin est au bord d'un lac gelé en Abitibi. Et il écrit. Le scénario de son deuxième long métrage, qui traitera d'exil, de l'appel de la ville et aussi de celui des racines. Un film où il sera question de musiciens, de retrouvailles et de retour au bercail.

«La structure du scénario est déjà en place, dit-il. J'ai reçu une bourse pour la scénarisation grâce à un synopsis de cinq ou six pages. D'ici le début du mois de février, j'espère avoir un premier jet et un début de dialogues.»

Pour ce deuxième long métrage, le cinéaste de Chasse au Godard d'Abbittibbi souhaite approfondir plusieurs intrigues, dont certaines sont autobiographiques. «C'est un film qui se passe dans un univers rock, dans une ville morne. Un personnage est en exil, d'autres sont restés en Abitibi. Ils se retrouvent autour de la musique. Mais ce n'est qu'une des trames du film», explique-t-il.

Le cinéaste a quitté son Abitibi natale à la fin de l'adolescence pour s'installer à Montréal avec son groupe de rock indépendant Gwenwed, avant de poursuivre une carrière de réalisateur télé et de rentrer à Rouyn avec sa famille, il y a trois ans.

Morin travaille toujours pour la télévision et a réalisé au début du mois un vidéoclip pour le groupe Hôtel Morphée, qui semble l'avoir inspiré pour son prochain long métrage. «La musique reste pour moi une grande source d'inspiration», dit-il.

La dernière fois que nous nous étions parlé, il partait pour Paris avec Chasse au Godard d'Abbittibbi à l'invitation de l'événement Cinéma du Québec à Paris.

«C'était très inspirant de voir la réaction du public français. Les spectateurs ont vu une version du film sans sous-titres. Soit ils n'ont pas tout compris, soit ils connaissent bien le Québec!»

Le voyage à Paris fut l'occasion de retrouvailles pour l'équipe de Chasse au Godard d'Abbittibbi. Sophie Desmarais et Alexandre Castonguay, ses principaux interprètes, étaient réunis pour la première fois depuis le tournage.

«On a fait de belles rencontres, et pas seulement avec des producteurs et des distributeurs français, dit Morin. J'ai eu la chance de discuter avec des cinéastes québécois pour qui j'ai beaucoup d'admiration: Sébastien Pilote, Rafaël Ouellet, François Delisle, Chloé Robichaud. Je me sens privilégié de faire partie de ce groupe et peut-être même, d'une certaine manière, d'un mouvement.»