Après avoir inauguré la semaine dernière la semaine du Cinéma du Québec à Paris, Le démantèlement de Sébastien Pilote, avec Gabriel Arcand, a pris mercredi l'affiche en France, où il été accueilli par une critique enthousiaste.

Le long métrage est sorti dans 26 salles, dont neuf à Paris, une jolie sortie pour un film Art et essai, précédée par une bonne campagne d'affichage. Le distributeur du film affiche par ailleurs sa volonté de le laisser vivre dans la durée, pour lui donner le temps de trouver son public, ce qui est plutôt réjouissant.

«On voulait être présent dans tous les quartiers cinématographiques du coeur de Paris et dans des villes importantes comme Bordeaux, Toulouse et Montpellier, où les exploitants de salles ont eu un vrai coup de coeur pour le film», explique Eric Vicente, de Sophie Dulac Distribution, une petite maison parisienne (qui sortira par ailleurs en avril le premier film de Pilote, Le vendeur).

«Le film va aussi profiter d'une circulation importante dans la durée, dans les villes moyennes, avec des sorties dans les semaines à venir à Strasbourg, Tour, Avignon, etc.», poursuit-il.



Le démantèlement, c'est l'histoire d'un éleveur de moutons (Gabriel Arcand), qui décide de vendre sa ferme pour venir en aide à l'une de ses deux filles. Ce «sacrifice paternel émouvant, filmé et interprété avec justesse et sobriété» (Figaroscope), a été applaudi par la critique, qui y a vu une «fable poignante sur la fin d'une époque» (20 minutes).

Dithyrambique, l'influent magazine Télérama a noté que tout ici se joue «dans le regard du fabuleux comédien qu'est Gabriel Arcand» et «dans celui que pose sur lui son réalisateur: intense et sec, dénué de complaisance et de sensiblerie».

«Sébastien Pilote est un presque débutant, un hyper doué que le classicisme, Dieu merci, ne rebute pas. Grâce à son exigence et à sa subtilité, on a constamment la sensation - comme dans les westerns et les films noirs de jadis - de voir un homme accomplir, contre l'avis général et même contre son gré, ce qu'il croit être, à tort ou à raison, son devoir. On vit, donc, une minitragédie. Une mort en direct», a résumé l'hebdomadaire.

Même son de cloche dans Les Échos, qui salue le «travail d'orfèvre» de Sébastien Pilote et cette «symphonie pastorale pour un homme seul» illuminée par Gabriel Arcand, «acteur prodigieux, de haute stature».

«Par l'admirable et impressionnante subtilité de son jeu, il emporte ce film vers des sommets d'émotion et d'intelligence», conclut le quotidien.

Lors de la fatidique séance de 14 heures, Le démantèlement a fait à Paris autour de 150 entrées (une moyenne de 16 spectateurs par copie). Chez le distributeur, on ne sable pas le champagne mais on est encouragé et confiant: «C'est un démarrage qui nous va tout à fait. On est contents de l'accueil critique et de l'enthousiasme des exploitants. On espère que le spectateurs seront aussi au rendez-vous.»