Triste nouvelle. Le cinéaste Arthur Lamothe, bien connu pour son oeuvre documentaire et son action pour la cause autochtone, est mort mercredi soir à l'âge de 84 ans.

Pionnier du cinéma direct, il a aussi créé le cinéma socialement engagé au Québec. Son premier film, le court métrage Bûcherons de la Manouane (1962), est devenu un classique du cinéma d'ici.

Dans le Dictionnaire du cinéma québécois (Michel Coulombe et Marcel Jean), on note que M. Lamothe est issu d'une famille paysanne de Gascogne et qu'il a émigré au Canada en 1953. Au retour d'un séjour en Abitibi comme bûcheron, il a entamé des études en économie politique à l'Université de Montréal.

Arthur Lamothe a travaillé à Radio-Canada à titre de recherchiste et rédacteur. En 1961, il a amorcé à l'ONF sa véritable carrière cinématographique comme recherchiste et scénariste. La même année, il signe Bûcherons de la Manouane.

Une oeuvre essentielle

Sur une période de 10 ans, de 1973 à 1983, Arthur Lamothe a réalisé, avec la collaboration de Rémi Savard, Chronique des Indiens du Nord-Est du Québec, une série de 13 longs et moyens métrages d'une grande valeur ethnologique, dans laquelle il documente les revendications des Amérindiens.

Parmi ses autres documentaires, citons Ce soir-là, Gilles Vigneault (1966), Le mépris n'aura qu'un temps (1969), La conquête de l'Amérique (1988 et 1990) et L'écho des songes (1992). Arthur Lamothe a réalisé son dernier film en 2007: Les pêcheurs acadiens de l'île Lamèque.

Ses quelques incursions dans le domaine de la fiction furent moins marquantes (Équinoxe, Le silence des fusils), mais Arthur Lamothe nous laisse en héritage une oeuvre essentielle, ancrée dans le territoire et dans le coeur des gens qui l'habitent.