Ce n'est pas par le train mais bien par le grand écran qu'Ésimésac, le nouvel homme fort de Saint-Élie-de-Caxton, a fait son entrée montréalaise lundi soir au Cinéma Impérial avec une première courue et visiblement appréciée du public.

Le réalisateur Luc Picard, les producteurs Monique Richard et Luc Martineau, le comédien et tenant du rôle-titre Nicola-Frank Vachon ainsi que tous les comédiens principaux étaient de la soirée où La Presse a croisé un nombre impressionnant de personnalités, du couple Emmanuel Bilodeau et Édith Cochrane en passant par Julie Snyder, Marilyn Castonguay, Mylène St-Sauveur, Érik Canuel, Vincent Bilodeau, Raymond Bouchard et plusieurs autres.

Grand absent de la soirée en raison de l'enregistrement d'une émission à Paris, le scénariste Fred Pellerin avait pré-enregistré un message bien sûr teinté de sa parlure toute caxtonienne qui a bien fait rire la salle. Des comédiens principaux, il ne manquait qu'Isabel Richer, en vacances.

«Les premières, c'est toujours spécial. Ma famille, mes amis sont ici, c'est excitant, confiait le réalisateur Luc Picard qui venait tout juste de faire la bise à sa mère avant de s'entretenir avec La Presse. À ce jour, nous avons présenté le film à Paris, Saint-Élie et quelques villes du Québec. Ça se passe bien. Quelques personnes ont eu des interprétations différentes de la mienne pour la finale, ce qui m'a surpris. Mais cela reste un film avec beaucoup de métaphores.»

Effectivement, les métaphores, les jeux de mots colorés ne manquent pas dans ce conte lumineux où le spectateur oscille sans cesse entre le rire (très nombreux durant la présentation) et le drame.

Avant la soirée, le président d'Alliance, Patrick Roy, rayonnait et saluait tout le monde dans le hall de l'Impérial. Avec 80 copies distribuées à travers le Québec, il a confiance en la force du film et de ses artisans.

«Pour moi, Fred Pellerin est un trésor national, dit-il. C'est un gars avec un talent fabuleux. Il écrit comme il parle, alors je conserve tous ses courriels qui sont très beaux. Une de mes plus grandes fiertés en tant que distributeur est de l'avoir amené au cinéma.»

Récipiendaire du Jutra de la meilleure actrice pour son rôle d'Alice dans Monsieur Lazhar l'an dernier, la jeune Sophie Nélisse défend encore une fois avec force un rôle substantiel, celui de Marie, soeur d'Ésimésac. «Marie est une vieille âme. C'est comme la sagesse du village. Elle essaie de sauver tout le monde. Ce film est plus «imaginatif» que Monsieur Lazhar mais ça ressemble un peu à mes autres rôles», dit-elle.

Très crédible dans la peau d'Ésimésac, Nicola-Frank Vachon, qui en est à son premier grand rôle au cinéma, disait quant à lui se sentir comme un petit garçon au réveillon de Noël. «Je suis très content de ce qu'on a fait, très content du film. Tout le monde me disait que cette soirée en serait une grosse, alors j'en profite», dit-il.

«En son centre, Ésimésac est un enfant avec un corps d'homme, ajoute M. Vachon. Lorsqu'il vient au monde, il a une grande transparence, une grande curiosité. Il est très porté vers l'autre. Tout ce qui fait qu'on aime les enfants, il a cela en lui.»

Comme les autres comédiens qui reprennent dans Ésimésac les rôles qu'ils défendaient dans Babine, le comédien Gildor Roy exprimait de son côté l'esprit de corps qui a marqué le plateau de tournage. «Ça n'arrive pas souvent qu'on ait l'occasion de jouer dans une franchise, lance-t-il en éclatant de rire. Tout le monde était heureux de se retrouver. Le tournage avait lieu loin de la ville (à Harrington dans les Laurentides) où il n'y avait pas de cellulaires. On était obligé de se parler! De sorte que nous étions comme une troupe.»

Ésimésac prend l'affiche vendredi.