Lorsque Québec Cinéma soumettra la liste des films finalistes aux prix Jutra à ses quelque 7000 membres votants, il les encouragera fortement à regarder toutes les oeuvres en nomination.

Dans les règlements rendus publics hier, Québec Cinéma indique qu'au second tour, les membres votants devront, «dans la mesure du possible», avoir vu les films admissibles pendant l'année. On est loin de cette phrase inscrite l'an dernier sur les bulletins de vote: «Il n'est pas nécessaire d'avoir vu tous les films pour voter.» La Presse avait rendu cette histoire publique le 7 mars dernier.

«Lorsqu'on fait une erreur une fois, on ne la commet pas deux fois», a indiqué hier la directrice de Québec Cinéma, Ségolène Roederer, en marge de la conférence de presse lançant la 15e saison des Jutra.

Cette rencontre a permis d'annoncer d'autres règles qui rendront le processus plus démocratique. D'abord, au premier tour, le comité de présélection des films en nomination sera élargi de 18 à 28 membres. Il y aura deux membres par métier représenté, une façon de multiplier les points de vue.

Québec Cinéma accompagnera aussi les 28 membres du premier tour durant les projections en leur fournissant des outils de travail: guide du jury, grilles d'analyse, outils d'évaluation, etc.

Auparavant, le jury de la présélection siégeait en plénière pour déterminer les finalistes du prix du meilleur film, puis se séparait en deux pour les autres catégories. Dorénavant, la plénière s'étendra aux prix du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario.

Enfin, pour le second tour, Québec Cinéma élargit le nombre de votants en accueillant les membres de l'Association des propriétaires de cinéma du Québec, de l'Association des cinémas parallèles du Québec, des jurés en fonction, les artistes ou artisans en nomination et tous les lauréats passés. Cela fera augmenter ce jury universel de 6500 à 7000 membres votants.

Cet élargissement signifie le retour de l'Association des propriétaires de cinéma du Québec (APCQ) à la fête. L'APCQ s'était retirée il y a quelques années, insatisfaite de l'absence d'un Jutra décerné au meilleur exploitant de salles. Aucun nouveau prix ne sera créé en 2013, mais Mme Roederer indique qu'une réflexion sera amorcée dans les prochains mois sur la possibilité d'augmenter le nombre de récompenses dans les années suivantes.

En revenant par la bande sur l'affaire de la «crise du cinéma québécois» lancée la semaine dernière par un média montréalais, le président de Québec Cinéma, Pierre Even, a indiqué que «le cinéma québécois a connu une année de remous, mais pas de crise». Pour lui, le gala des Jutra représente la fête de tous les films.

Au prochain gala, 31 longs métrages seront en compétition pour 17 prix.