Qu'il y ait ou non des compressions budgétaires à la SODEC, la semaine du Cinéma du Québec à Paris se tiendra l'année prochaine pour une 17e fois, mais la manifestation changera peut-être de nom pour englober davantage d'activités culturelles.

Le président et chef de la direction de la SODEC, François Macerola, a déclaré qu'il craignait aussi les coupes, mais assuré que le Cinéma du Québec à Paris constituait une priorité et qu'il était certain que l'événement reviendrait en 2013.

La SODEC organisme entièrement le Cinéma du Québec à Paris, dont la 16e édition s'est terminée samedi soir au Forum des Images, situé au centre de la Ville Lumière, avec la projection de Camion de Rafaël Ouellet.

M. Macerola estime que la manifestation a de nouveau été un «succès complet». La fréquentation (environ 5000 spectateurs) a été stable, plusieurs films y auraient trouvé des distributeurs et «vont sortir très bientôt» en France et «deux ou trois» projets de coproduction présentés lors des Rendez-vous de la coproduction francophone auraient des chances d'aboutir. Les activités comme la Leçon de musique ou l'Atelier littéraire, qui portait sur l'oeuvre d'Anne Hébert et l'adaptation par Simon Lavoie de sa nouvelle Le Torrent, ont par ailleurs fait salle comble.

Mais le patron de la SODEC souhaite maintenant élargir encore plus le mandat de l'événement, quitte à remplacer la marque bien établie de «Cinéma du Québec à Paris» par «Espace Québec».

Depuis quelque temps déjà, François Macerola parle d'inclure dans l'événement la littérature, la gastronomie et même les arts de la scène avec un marché où des gens viendraient proposer leurs spectacles à de possibles diffuseurs français ou étrangers.

«Je veux que ça devienne vraiment un événement incontournable. Cette année, on s'est rapproché de ça. L'année prochaine, ça va être encore mieux», a-t-il prédit.

Cette vitrine du cinéma québécois s'était pourtant ouverte dans un climat d'incertitude devant les rumeurs de coupes franches dans les programmes culturels dans le budget que déposera le gouvernement du Québec le 20 novembre.

«On redoute des coupes. On a peur. Battons-nous tous pour garder le financement de notre cinéma», avait lancé la marraine de Cinéma du Québec à Paris, la comédienne et réalisatrice Carole Laure.

Le patron d'ITEM 7, Pierre Even, le producteur de Rebelle de Kim Nguyen, avait renchéri, plaidant pour qu'on ne coupe pas les ailes à un cinéma québécois «encore fragile» au moment où il «prend son envol».

En mission à Paris, le ministre de la Culture, Maka Kotto, a reconnu que son ministère ne serait sans doute pas épargné par les compressions.

«À cause de la pression financière et des objectifs d'équilibre du budget (...), on ne peut pas envoyer des messages de hippies à gauche et à droite. Ça prend de la rigueur», a-t-il lancé, en soulignant que chaque ministère contribuerait d'une manière ou d'une autre à l'effort demandé et que certains choix feraient peut-être mal.

«On ne pourra peut-être pas à court terme réaliser ce à quoi nous nous sommes engagés. Certains projets seront probablement différés», a admis M. Kotto.

La programmation de Cinéma du Québec à Paris comprenait 12 longs-métrages de fiction, deux documentaires et neuf courts-métrages. Rebelle le film-choc de Kim Nguyen, avait ouvert la manifestation. Au programme figuraient aussi Ésimesac de Luc Picard sur un scénario de Fred Pellerin, qui sort à la fin du mois au Québec, Tout ce que tu possèdes, le nouveau film de Bernard Émond, Bestiaire de Denis Côté et Liverpool de Manon Briand.