Karine Vanasse se trouve à Leipzig, en Allemagne, pour le tournage de Buddha's Little Finger, long métrage de Tony Pemberton dans lequel son personnage d'Anna vit à deux époques. Nous l'avons jointe hier au téléphone.

Karine Vanasse n'avait jamais mis les pieds en Allemagne. Lorsqu'elle a posé, fin août, ses valises dans la ville de Leipzig, tout lui était neuf.

«Si j'étais venue en touriste, je serais probablement passée par Berlin et j'aurais manqué le reste. Là, je découvre une ville intéressante avec de beaux lieux extérieurs. On me dit que cette ville est comme Berlin après la chute du mur. Il y a une grande effervescence artistique», raconte-t-elle.

Une trouvaille, donc, pour la comédienne. Et c'est loin d'être la seule! Car en plongeant dans le personnage d'Anna, premier rôle féminin de Buddha's Little Finger, Karine Vanasse a fait la découverte de deux périodes historiques marquées par de grands mouvements populaires.

Coproduction de Karsten Stöter (Allemagne) et Amérique Films (Québec), le long métrage est centré sur le personnage de Pyotr (Toby Kebbel), un jeune homme russe qui doit choisir de vivre en 1919, tout de suite après la révolution bolchevique, ou en 1991, à l'aube du coup d'État menant à l'éclatement de l'URSS.

Dans une période comme dans l'autre, la compagne de Pyotr est Anna. En 1919, elle est une mitrailleuse d'élite de l'Armée rouge. En 1991, elle est vendeuse dans un kiosque à Moscou. À travers les yeux de cette femme intuitive, battante et indépendante, on comprend que Pyotr réagit différemment aux événements auxquels il fait face.

«En 1919, Anna et Pyotr font une bonne équipe parce que Pyotr a plus confiance en lui, alors qu'en 1991, il est plus hésitant. Pour Anna, il y a des limites à ce comportement, explique la comédienne. Anna a un caractère assez fort. Entre elle et Pyotr, il y a le même potentiel de relation. Mais comme ce dernier est plus hésitant en 1991, la relation du couple se développe différemment.»

À la lumière du scénario, Karine Vanasse aurait-elle préféré vivre en 1919 ou en 1991? À cette question, elle rit, car dans les deux cas, elle a fait des découvertes. «C'est fou de penser que 1991 est une époque proche, mais qu'en même temps, la réalité de cette révolution est très loin de moi. Quant à la Anna de 1919, j'ai été étonnée d'apprendre que la Russie faisait effectivement de telles places aux femmes.»

La comédienne n'a pas lu le roman de Victor Pelevin qui a inspiré le scénario. Par contre, elle a fait des recherches sur l'auteur, l'idée derrière son oeuvre et aussi l'histoire de la Russie. «Pour moi, c'était quelque chose de flou. J'avais peu de références», dit-elle.

Travail de soutien

Karine Vanasse dit que son personnage vient en appui à celui de Pyotr. Ce qui n'est nullement réducteur. «Il est intéressant d'être là en support, car tu fais ton travail de comédienne différemment pour amener l'autre personnage au bon endroit, explique-t-elle. Tes réflexes sont différents. Tu dois lui apporter les bons éléments qui vont le faire cheminer.»

Dans le film, Pyotr «se réveille» parfois dans une cellule du KGB, où de méchants agents tentent de lui arracher le secret d'une arme terrible cachée dans le petit doigt de Bouddha. Or, la chef des tortionnaires est Timmorovna, interprétée par Anne-Marie Cadieux.

«Nous n'avons pas de scènes ensemble et n'avons jamais joué ensemble, déplore Karine Vanasse. Mais j'espère très fort que cela arrivera un jour. Car Anne-Marie a la volonté de s'engager dans des projets très différents, une qualité que j'aime beaucoup chez les acteurs.»

Le plateau de tournage du film se déplace à Berlin dimanche. En octobre, Karine Vanasse sera en France pour le tournage du film En solitaire avec François Cluzet et Guillaume Canet. Cet hiver, elle tournera au Québec dans un projet dont elle ne peut révéler les détails pour l'instant.