La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, s'est félicitée de la non-sélection aux Oscars de Foxtrot, un film controversé israélien, en estimant qu'il dénigrait l'armée.

«Cette décision nous a épargné une déception amère et une représentation mensongère dans le monde de l'armée israélienne», a-t-elle affirmé mardi soir à la radio militaire après l'annonce de la liste des films sélectionnés.

Le film complexe et surréel Foxtrot du réalisateur Samuel Maoz a obtenu l'an dernier le Lion d'argent Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise. Mme Regev avait alors accusé le film de prêter le flanc à une accusation de «meurtre rituel» à l'encontre de soldats israéliens.

Mardi, Mme Regev, qui a admis n'avoir pas vu Foxtrot, a expliqué que sa colère n'était pas liée à des questions artistiques mais à l'image d'Israël qu'il projette à l'étranger.

«Un film qui présente des soldats israéliens de manière trompeuse comme des assassins et porte atteinte à la renommée des Forces de défense israéliennes ne peut pas représenter Israël», a-t-elle dit.

Miri Regev, membre du Likoud, le parti de droite au pouvoir en Israël, entretient des relations tumultueuses avec le monde artistique israélien et s'en prend régulièrement à l'élite culturelle, largement ancrée à gauche.

Miri Regev a fait sensation sur le tapis rouge du dernier Festival de Cannes en montant les marches dans une robe longue ivoire représentant un vaste panorama de Jérusalem. Il s'agissait pour elle de justifier l'annexion de Jérusalem-Est, le secteur palestinien de la ville occupé par Israël depuis 1967.

Elle a déclenché cette semaine une autre polémique après avoir posté une vidéo d'elle au milieu de supporters de l'équipe de football du Beitar Jerusalem lors d'un match contre le club arabe israélien de Sakhnin, du nom d'un village du nord. Durant la rencontre à Jérusalem, des supporters du Beitar auraient chanté «nous allons brûler leur village» à l'adresse de l'équipe adverse.

Mme Regev a assuré que de là où elle était placée durant le match lundi, elle n'avait «pas entendu ce qui a été chanté». «Il y avait des milliers de gens. Je n'ai entendu que ceux qui étaient à côté de moi qui n'ont rien fait (de mal)».