Un jeune bénévole qui travaille pour le groupe de recherche et de sauvetage en Syrie figurant dans un documentaire récompensé dimanche aux Oscars espère que ce prix contribuera à mettre fin «aux massacres» qui sévissent dans le pays depuis des années.

Khaled Khateeb, qui travaille volontairement auprès de la Défense civile syrienne, a également critiqué la décision des autorités américaines de l'empêcher de séjourner à Los Angeles à l'occasion de la cérémonie de remise des Oscars, la qualifiant de «perte pour l'Amérique».

S'il s'attendait à ce que le documentaire de Netflix The White Helmets (Les casques blancs) l'emporte, le jeune homme de 21 ans est tout de même resté éveillé toute la nuit pour regarder le gala à la télévision en fumant la chicha en compagnie d'amis, a-t-il confié dans un entretien accordé à l'Associated Press depuis la Turquie.

Le prix décerné dimanche à The White Helmets pour le meilleur court métrage documentaire «met en lumière la tragédie du peuple syrien», a-t-il souligné, ajoutant que cela pourrait permettre de contribuer à la fin des «massacres».

M. Khateeb devait arriver samedi à Los Angeles par un vol partant d'Istanbul, mais ses plans ont déraillé après que des responsables américains eurent rapporté avoir décelé une «information désobligeante» à son sujet.

Selon des messages échangés par des membres de l'administration du président américain Donald Trump et que l'Associated Press a pu consulter, le département de la Sécurité intérieure a décidé à la dernière minute d'interdire à M. Khateeb de se rendre à Los Angeles pour la soirée des Oscars.

Raed Saleh, qui est à la tête de l'organisation Défense civile syrienne - mieux connue comme le groupe des Casques blancs - a dit espérer que l'Oscar remis dimanche encourage ses bénévoles à poursuivre leur travail. Il a du même souffle appelé les gouvernements de partout dans le monde à «cesser le bain de sang contre le peuple syrien».

The White Helmets se penche sur le quotidien de premiers répondants syriens qui risquent leur vie pour sauver les civils pris au milieu de cette guerre qui dure depuis six ans. La caméra est tournée vers les bénévoles alors qu'ils courent à la rescousse de personnes prises dans les décombres de frappes aériennes, sachant qu'ils peuvent eux-mêmes se retrouver dans des bombardements.

Plusieurs membres de ce groupe ont été tués par les offensives du gouvernement de Bachar el-Assad, et certains d'entre eux figuraient parmi les dernières personnes à pied d'oeuvre à Alep-Est quand les troupes du régime ont repris le contrôle de ce territoire, en décembre. Le groupe a par ailleurs été en lice pour le prix Nobel de la paix l'an dernier.