Le réalisateur du Fils de Saul, film hongrois qui a remporté dimanche l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, estime qu'il devra trouver «ingéniosité, sagesse et chance» pour ne pas être broyé par cette illustre récompense, qui peut se transformer en «cadeau empoisonné».

Laszlo Nemes, qui avait déjà remporté en mai 2015 le Grand Prix à Cannes pour le même film, a indiqué mercredi à Budapest qu'il rangerait son Oscar dans une vitrine qu'«il espérait ne pas le croiser tous les jours».

Laszlo Nemes, de retour de Los Angeles, a expliqué qu'il avait voulu dans son film se concentrer sur un personnage - celui d'un prisonnier juif forcé de disposer des corps des victimes de chambres à gaz dans un camp de la mort nazi - afin de «comprendre l'individu».

Le cinéaste raconte que Steven Spielberg, qui avait réalisé La Liste de Schindler il y a 23 ans, lui a dit qu'il ne s'attendait pas à devoir attendre aussi longtemps avant de voir un autre film sur le sujet des camps de concentration, et que Le fils de Saul a grandement contribué au devoir de mémoire sur l'Holocauste.

Laszlo Nemes a indiqué que son prochain film, Sunset, sera campé dans le Budapest des années 1910, et qu'il sera en hongrois. Mais le réalisateur veut aussi élaborer d'autres projets, dont certains dans des langues étrangères. Il «rêve secrètement» de faire d'une jeune actrice hongroise une vedette internationale.