Mustang, ode à la liberté de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Erguven, défendra les couleurs de la France aux Oscars le 28 février après sa sélection pour le prix du meilleur film en langue étrangère.

«Du fond du coeur je remercie l'Académie» des arts et sciences du cinéma, qui décerne les Oscars, a déclaré la cinéaste de 37 ans dans un communiqué jeudi.

«Vous avez donné à notre film la visibilité la plus forte possible sur un sujet crucial pour beaucoup de femmes à travers le monde aujourd'hui», a-t-elle ajouté.

Ce premier film, tourné en turc et tour à tour drôle et déchirant, raconte l'odyssée de cinq soeurs rebelles et fougueuses - comme le cheval du titre -  dans un village de Turquie où l'on veut les marier de force.

«En tant que cinéaste femme, ce soutien (de l'Académie) est crucial et je crois au pouvoir absolu du cinéma pour provoquer le changement», a-t-elle ajouté.

La réalisatrice a rendu hommage aux «cinq jeunes actrices de Mustang pour leur courage et leur persistance à défendre la liberté», et s'est dite «très fière et reconnaissante de représenter» la France.

Mustang avait fait sensation au dernier Festival de Cannes, et avait été nommé aux Golden Globes sans toutefois l'emporter.

Le film aura pour principal rival Le fils de Saul, un autre premier film réalisé par Laszlo Nemes. Il traite du sujet douloureux des sonderkommandos, les prisonniers, essentiellement juifs, forcés de collaborer aux tâches les plus viles des camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et notamment le fonctionnement des chambres à gaz.

L'étreinte du serpent (Colombie), Theeb (Jordanie) et A War (Danemark) sont également en lice pour la statuette du meilleur film en langue étrangère.

C'est la deuxième fois seulement que la France propose un film non francophone aux Oscars, après Orfeu Negro de Marcel Camus, tourné en portugais, qui avait décroché la prestigieuse statuette dorée en 1960.

L'Oscar, «c'est la récompense ultime du cinéma américain», alors «il y a pour moi le désir d'être à la hauteur, d'être un bon petit soldat», avait raconté à l'AFP la réalisatrice lors de son passage en novembre à Los Angeles pour le festival AFI Fest.