L'acteur britannique Benedict Cumberbatch, pressenti pour être nommé à l'Oscar du meilleur acteur pour son interprétation du mathématicien Alan Turing, s'est dit mercredi flatté, espérant «un hommage digne de ce nom» pour le décodeur d'Enigma et homosexuel persécuté.

Interrogé sur les rumeurs le présentant comme un des favoris de la course aux Oscars pour son interprétation dans The Imitation Game de Morten Tyldum, présenté mercredi en ouverture du festival du film de Londres (LFF), l'acteur a esquissé une moue d'embarras avant de glisser: «Si ça pousse les gens à aller voir le film».

L'acteur, connu pour ses rôles dans la série télévisée Sherlock ou le film Stark Trek: Into Darkness, a jugé qu'il était «encore très tôt» et «qu'il y a beaucoup de films et de rôles qui n'ont pas encore été vus».

«Mais l'important pour moi, c'est qu'après avoir eu cette expérience avec cet homme extraordinaire, je souhaite vraiment que son histoire soit connue par le plus grand nombre», a-t-il ajouté lors de la conférence de presse du film, présenté en première européenne dans le cadre du festival.

«J'espère que ce sera un point de départ pour davantage d'intérêt et de compréhension et pour un hommage digne de ce nom à Alan Turing», a-t-il dit ajoutant, «donc de ce point de vue, c'est une bonne chose».

Il a également expliqué qu'interpréter cet informaticien avant l'heure, spécialiste du cryptage, avait constitué un défi personnel du fait de l'absence de documents audio ou vidéo révélant ses attitudes ou son langage.

Le film montre également le rôle-clé de Joan Clarke (Keira Knightley), une décrypteuse de Bletchey Park, dans la vie d'Alan Turing et dans son élaboration de la machine destinée à déchiffrer le code secret Enigma qui permettait aux sous-marins allemands de régner en maître sur l'Atlantique. Selon le film, son invention a permis d'écourter la guerre de deux ans, épargnant 14 millions de vies.

Recrutée par Turing pour sa capacité à résoudre un problème mathématique plus rapidement que lui, Joan Clarke éclaire la difficulté des femmes de l'époque à être prise au sérieux.

«La véritable Joan Clarke se battait pour que sa place soit reconnue et pour toucher le même salaire et je pense que ce sont toujours les deux principales choses pour lesquelles les féministes se battent aujourd'hui», a déclaré Keira Knightley.