Le réalisateur palestinien Emad Burnat a déploré mercredi avoir été retenu pendant plus d'une heure à la douane à Los Angeles, où il se rendait pour assister aux Oscars, pour lesquels il est nommé, comparant son expérience à celle de ses compatriotes en Cisjordanie.

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«La nuit dernière, j'ai été interrogé pendant une heure avec ma famille par les services de l'immigration américaine de Los Angeles sur les raisons de mon voyage aux États-Unis», a expliqué le réalisateur dans un communiqué.

Emad Burnat est nommé dans la catégorie du meilleur long métrage documentaire pour son film 5 Broken Cameras. Le réalisateur y raconte le quotidien d'un Palestinien spolié de ses terres par l'installation d'une colonie juive.

«Les douaniers voulaient la preuve que j'étais nommé aux Oscars et ils m'ont dit que si je ne pouvais justifier mon voyage, ma femme Soraya, mon fils Gibreel et moi-même, serions renvoyés en Turquie le jour-même», a-t-il expliqué.

«Il s'agissait d'une expérience désagréable, mais les Palestiniens vivent cela quotidiennement en Cisjordanie», a-t-il ajouté. «Il y a 500 points de contrôle israéliens, des barrages routiers et de nombreuses barrières qui empêchent tout mouvement sur nos terres, et pas un seul d'entre nous ne passe à travers l'expérience que nous avons vécue aujourd'hui avec ma famille».

L'incident avait d'abord été rapporté par le réalisateur américain Michael Moore sur son compte Twitter.

«Apparemment les officiers de l'immigration étaient incapables de comprendre comment un Palestinien pouvait être nommé aux Oscars. Emad m'a demandé de l'aide par SMS», a-t-il tweeté.

Dans un communiqué, l'agence américaine des douanes et de protection des frontières (CBP) a affirmé «traiter tous les voyageurs avec respect et professionnalisme, dans le respect de notre mission de protection des citoyens et des visiteurs aux États-Unis».

«Les voyageurs peuvent être soumis à de plus amples recherches pour une multitude de raisons, notamment la recherche d'identité, les buts du voyage et la confirmation de l'autorisation de rentrer sur le territoire», a ajouté l'agence qui a refusé d'entrer davantage dans les détails pour des raisons de confidentialité.