La plus grande chaîne de cinémas au Canada se montre ouverte à la possibilité de produire du contenu original, comme Netflix et Amazon le font déjà.

Le chef de la direction de Cineplex, Ellis Jacob, a indiqué mercredi que la société torontoise n'avait pas l'intention de s'engager dans la production de grands films hollywoodiens, mais qu'elle pourrait envisager de piloter de plus petites productions.

«Il faut parfois se montrer opportuniste dans certaines circonstances», a expliqué M. Jacob, dans la foulée de la présentation des résultats trimestriels de Cineplex.

«Par exemple, si nous sommes à l'aise avec un film que détient un distributeur, nous pourrions le produire conjointement avec lui. Mais pour ce qui est de se lancer dans les superproductions, ce n'est pas un secteur dans lequel nous allons plonger.»

La production de contenu peut être risquée du point de vue financier. Les entreprises ont généralement besoin d'allonger de grandes sommes d'argent dans l'espoir de voir un film obtenir du succès auprès du public avant de pouvoir obtenir un rendement.

Mais même si Cineplex diversifie ses activités en produisant certains films, le risque lié à leur succès persiste, a souligné M. Jacob.

«Je ne dis pas que ce sont de mauvaises activités. Je dis que ce ne sont pas des activités sur lesquelles nous (fondons de grands espoirs de rendements).»

L'idée de produire du contenu a surgi plus tôt en février, lors d'une conférence à Ottawa à laquelle participait le vice-président exécutif de Cineplex, Michael Kennedy.

Adam Shine, un analyste des médias et des télécommunications à la Financière Banque Nationale, ne s'attend pas à ce que la production de films devienne un élément clé des activités de Cineplex.

Baisse de spectateurs

Plus tôt dans la journée, Cineplex a fait état d'un déclin de 12% de ses spectateurs au cours du quatrième trimestre, par rapport à la même période un an plus tôt. L'entreprise a attribué ce recul au programme de films particulièrement populaires du quatrième trimestre de 2015, qui comprenait certains des films les plus lucratifs de l'histoire, notamment Star Wars: The Force Awakens et The Hunger Games: Mockingjay Part 2.

L'effet du déclin des spectateurs - ils étaient 17,9 millions au plus récent trimestre, par rapport à 20,4 millions un an plus tôt - a été partiellement contrebalancé par une hausse du montant dépensé par chaque visiteur pour les billets et les articles des comptoirs alimentaires.

Le bénéfice net de Cineplex a reculé de 69,6% à 23,3 millions, soit 37 cents par action, pour le trimestre clos le 31 décembre. En comparaison, il avait été de 76,8 millions, ou 1,20 $ par action, au même trimestre l'année précédente.

Le bénéfice du quatrième trimestre de 2015 comprenait en outre un gain non récurrent lié à l'acquisition de CSI et un changement favorable dans la valeur d'un instrument financier lié à une acquisition de 2013.