Le premier tour de manivelle d'un ambitieux projet cinématographique ayant comme thème Montréal a été donné jeudi. Hochelaga, terre des âmes est une grande fresque imaginée par François Girard qui s'étale sur 42 jours de tournage. Budget de 15 millions, distribution imposante, figurants par milliers et 750 ans d'histoire composent ce projet éléphantesque.

« C'est nettement le plus gros projet que j'ai mené jusqu'ici, explique le producteur Roger Frappier (Le déclin de l'empire américain, Jésus de Montréal, La grande séduction). C'est aussi le plus exigeant, car François Girard est un cinéaste exigeant. Il travaille 18 heures par jour et vise l'excellence. »

Hochelaga, terre des âmes racontera l'histoire de Montréal à travers un lieu mythique, le pied du mont Royal. Cet endroit, qui abrite aujourd'hui le stade Percival-Molson, traversera le temps. D'un massacre iroquoïen en 1267 à la visite de Jacques Cartier en 1535, l'épidémie de fièvre pourpre en 1687, le soulèvement des patriotes en 1837, une opération à cerveau ouvert en 1944 jusqu'à un match de football (voir encadré) qui a lieu de nos jours, le film de François Girard aura recours à des effets spéciaux spectaculaires pour recréer ces époques.

« Lors d'un match de football, il y aura un affaissement de terrain. C'est ce qui amènera des archéologues à s'intéresser à ce lieu. Cela guidera le spectateur vers des pans importants de notre histoire », affirme le producteur Roger Frappier à propos du scénario de Hochelaga, terre des âmes.

Ce projet est né d'une volonté tripartite. Roger Frappier voulait faire un film avec François Girard. Ce dernier souhaitait faire un film sur le Québec. De son côté, Gilbert Rozon, commissaire aux célébrations du 375e anniversaire de Montréal, désirait avoir une production cinématographique pour souligner l'événement.

« Il faut toutefois comprendre que cela ne donnera pas un film "publicitaire" sur Montréal. C'est une oeuvre à part entière qui sera présentée partout dans le monde et qui pourra vivre en dehors des fêtes du 375e anniversaire », explique Roger Frappier. La sortie du film est prévue durant la période des célébrations des 375 ans de la ville.

BUDGET DE 15 MILLIONS DE DOLLARS

Doté d'un budget de 14,9 millions, Roger Frappier espère faire grossir ce total au cours des prochaines semaines. « J'aimerais qu'une compagnie québécoise devienne partenaire de ce projet », dit-il.

Le film rassemble une impressionnante brochette de comédiens provenant d'ici et d'ailleurs, dont Samian (Blue Moon, Chasse-galerie). Ce dernier sera le seul comédien à servir de trait d'union entre le passé et le présent puisqu'il interprète un guerrier et un archéologue. À ses côtés, on trouvera Naïade Aoun, Raoul Trujillo, Georges Wahiakéron Gilbert, Emmanuel Schwartz, Tanaya Beatty, Sébastien Ricard, Anne Dorval, Gilles Renaud, Mohamed Lotfi, Karelle Tremblay, David La Haye, Paul Doucet, Luck Mervil, Rykko Bellemare et Anne-Marie Cadieux.

« Chaque comédien interprète un personnage qui a les mêmes origines que lui, a tenu à préciser Roger Frappier. Cela est très important pour nous. »

Il reste trois comédiens à trouver pour interpréter Jacques Cartier ainsi que deux personnages anglais qui ont joué un rôle important lors de la rébellion de 1837. François Girard et Roger Frappier feront donc leurs choix en France et en Angleterre. Des négociations sont en cours et des annonces devraient avoir lieu bientôt.

FIGURANTS RECHERCHÉS

Une scène importante du film sera tournée vendredi, à 18 h 30, lors d'un match de football au stade Percival-Molson. L'équipe de production d'Hochelaga, terre des âmes reçoit une précieuse collaboration de l'Université McGill. Mais on souhaite que le stade soit plein à craquer. Le public de Montréal est d'ailleurs invité à se présenter au stade afin de vivre l'expérience d'un tournage et de participer à ce projet grandiose.