La quête d'un photographe canadien pour trouver une explication à la longue guerre en Afghanistan fait l'objet d'un documentaire qui entraîne le public dans un pénible voyage qui semble sans destination.

C'est peut-être le manque de résolution, encore plus que les tristes réalités des efforts visant à défaire un sombre ennemi - qui rend si troublant le parcours de Louie Palu.

L'expérience dépasse la photo, dit-il alors qu'il se prépare à quitter pour l'Afghanistan. Plus il en voit, moins il comprend.

Âgé de 47 ans, M. Palu a tourné des heures de vidéo et pris d'innombrables clichés durant près de deux ans passés sur le terrain entre 2006 et 2010 à Kandahar, où les rebelles tentaient de chasser les forces occidentales et renverser le gouvernement.

Il s'est aventuré avec de nombreuses patrouilles et avec les forces canadiennes, américaines et afghanes dans des opérations de combat pour trouver et neutraliser un ennemi insaisissable.

À travers sa lentille, il a tenté de capter ce que faisaient les soldats de la coalition, pour que les gens à la maison comprennent mieux. La tâche était presque impossible, finalement, admet-il.

«Après cinq ans à travailler à Kandahar, je ne suis pas certain qu'une seule partie de mon travail parle à quiconque, réfléchit-il. Comment pourrais-je transmettre la réalité de la guerre?»

Ses efforts pour consoler les familles à la maison sont au centre du documentaire de 75 minutes, «Kandahar Journals», qui sera diffusé sur les ondes de CBC et de la chaîne Documentary le 6 octobre.

Co-scénarisée par le journaliste Murray Bewster, qui a couvert la guerre pour La Presse Canadienne, et co-réalisée par Devin Gallagher, la production est modeste. Les images d'une petite caméra vidéo instable sont entrecoupées de photographies couvre tant le banal et l'anodin que l'incroyablement brutal, sans artifice.

La caméra suit les soldats avancent en sachant que leur prochain pas pourrait être leur dernier, à la poursuite d'un ennemi disséminé dans la population civile, invisible jusqu'à ce que des coups de feu sporadiques retentissent. Durant une permission, le sergent canadien Matt Snoddon résume le paradoxe au réalisateur.

«Il n'y a pas de manière facile de définir quand les problèmes arrivent ou si les problèmes sont carrément absents», avance le militaire.

«En un an, je n'ai pas vu un seul taliban, mais je suis sûr que j'ai parlé à beaucoup d'entre eux.»