La plus haute cour de justice du Bangladesh a donné son feu vert dimanche à la diffusion d'un film sur la catastrophe du Rana Plaza, le pire accident industriel de l'histoire du pays.

Plus de 1100 personnes avaient été tuées lors de la catastrophe survenue en 2013 et la Haute cour avait interdit en août la diffusion du film «Rana Plaza», jugeant qu'il pouvait «donner une image négative» de l'industrie du textile nationale.

La Cour suprême a annulé ce jugement, a déclaré à l'AFP Mahbubey Alam, l'Attorney général du Bangladesh qui joue un rôle de conseiller juridique pour le gouvernement. «Il n'y a plus aucune restriction à la diffusion du film Rana Plaza», a-t-il dit, sans précision sur les attendus de l'arrêt.

Le Bangladesh est le deuxième plus grand exportateur mondial de textile et fabrique à tour de bras des vêtements pour les distributeurs occidentaux. Les exportations du secteur représentent environ 25 milliards de dollars par an.

La tragédie du Rana Plaza avait montré au grand jour les conditions de travail déplorables des quatre millions d'ouvriers du secteur.

Elle avait aussi suscité l'indignation à travers le monde et mis la pression sur les marques européennes et américaines pour qu'elles fassent en sorte que les conditions de salaires et de sécurité soient améliorées.

Le réalisateur du film Nazrul Islam Khan s'est dit ravi du jugement, ajoutant qu'il devait encore décider d'une date nouvelle pour sa sortie.

Le film de 137 minutes devait sortir le 4 septembre dans une centaine de cinémas à travers le pays.

Il raconte le sauvetage dramatique d'une ouvrière de 19 ans, Reshma Akhter, 17 jours après l'effondrement du bâtiment de neuf étages.

Les images du sauvetage de la jeune fille, hagarde et pleine de poussière, avaient fait la une des journaux du monde entier et en avait fait une héroïne nationale.

Reshma Akhter a depuis épousé son ami et trouvé un emploi bien payé dans un hôtel de la chaîne internationale Westin.

«Le film Rana Plaza est aussi l'histoire d'amour de Reshma, et tente d'attirer l'attention sur la vie des millions de femmes travaillant dans l'industrie textile du pays», a déclaré le réalisateur, Nazrul Islam Khan, à l'AFP.