Après le cri du coeur vendredi matin de plusieurs grands du cinéma pour trouver un nouveau financement à la Cinémathèque québécoise, le président du conseil d'administration de l'institution tente de calmer le jeu.

«La Cinémathèque souffre effectivement d'un sous-financement chronique qui l'a souvent mise en danger et la maintient dans un état de précarité qui ne peut continuer. Depuis maintenant plus de deux ans, le conseil d'administration et la direction de la Cinémathèque travaillent en étroite collaboration afin de trouver une solution permettant à la fois de pérenniser l'institution et lui permettre d'accomplir sa mission», a écrit Louis-Philippe Rochon dans une lettre obtenue par La Presse.

Depuis quelques mois déjà, à la demande du ministère de la Culture, la direction de la Cinémathèque et Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) mènent une étude afin de voir comment les deux institutions pourraient arrimer certains services et économiser dans leurs budgets d'exploitations respectifs. 

Or, plusieurs craignent que cet «arrimage» ne soit qu'une fusion déguisée de la Cinémathèque avec sa voisine, qui ont toutes deux pignon sur rue dans le Quartier latin. Ce faisant, la mission de diffusion du patrimoine cinématographique québécois - au coeur du mandat de la Cinémathèque - pourrait être gravement compromise, craint-on en coulisse. 

«La Cinémathèque québécoise est-elle en danger de mort à cause de toutes les réinitialisations de fonctionnement projetées par le gouvernement?», ont questionné vendredi plusieurs ténors du cinéma québécois, dont Denys Arcand, Claude Fournier, Micheline Lanctôt et Marie-José Raymond, pour ne nommer qu'eux. 

Mais le président du C.A. de la Cinémathèque, Louis-Philippe Rochon, se veut rassurant. 

«Une des solutions qui ont été proposées au CA consiste, en effet, à intégrer la Cinémathèque à la BAnQ. Cette hypothèse est explorée au même titre que d'autres solutions actuellement sous étude. Le conseil d'administration et la direction de l'institution ne négligent aucune piste ou approche pouvant mener à une solution», a-t-il écrit. 

À ce jour, la Cinémathèque évalue qu'elle a un manque à gagner de 600 000 $ pour boucler son budget annuel d'exploitation.