Disney a annoncé mardi des bénéfices et des revenus trimestriels en forte hausse, toujours dopés par les retombées de son dessin animé oscarisé Frozen, mais certains analystes mettent en garde contre un ralentissement.

Sur les trois derniers mois de 2014, premier trimestre de son exercice décalé, le géant américain des médias et du divertissement a augmenté son bénéfice net de 19%, à 2,18 milliards de dollars, et son chiffre d'affaires de 9% à 13,39 milliards.

Le bénéfice par action, très regardé à Wall Street, a dépassé de 20 cents la prévision moyenne des analystes, à 1,27 dollar. Cela faisait grimper l'action Disney de près de 4% vers 18h40 dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse.

«Nos résultats reflètent une fois de plus la force de nos marques et nos contenus de haute qualité, et démontrent que notre stratégie (de déclinaison des marques dans toutes les branches) crée de la valeur à long terme à travers toutes nos activités», s'est félicité le PDG Robert Iger.

«Frozen est un bon exemple», avec un impact «à travers l'ensemble du groupe», a-t-il souligné.

Les jouets Disney prisés à Noël 

L'effet du dessin animé a été particulièrement sensible pendant les fêtes de fin d'année dans la branche de produits dérivés, qui recouvre les jouets et costumes estampillés Disney.

Ses revenus se sont envolés de 22% à 1,38 milliard de dollars, et son bénéfice d'exploitation de 46% à 626 millions. Disney l'explique par «la performance des marchandises basées sur Frozen et, dans une moindre mesure, le Disney Channel, Mickey et Minnie, Spiderman et les Avengers».

Les excellentes entrées en salles de Frozen dans les semaines suivant sa sortie en novembre 2013 n'ont en revanche pas été égalées fin 2014 par les films plus récents, d'où une baisse de 2% sur un an du chiffre d'affaires des studios de cinéma, à 1,86 milliard de dollars.

Leur bénéfice reste lui en hausse de 33% à 544 millions, porté entre autres par les bonnes ventes en vidéo du dessin animé.

Parmi les autres activités du groupe, les chaînes de télévision (ESPN, ABC, Disney Channel) ont augmenté leur chiffre d'affaires de 11% à 5,86 milliards de dollars, mais leur bénéfice de seulement 3% à 1,50 milliard, du fait de recettes publicitaires en baisse et de coûts de programmation plus élevés, notamment pour le sport.

Une épidémie de rougeole aux États-Unis, dont Disneyland a été identifié comme le foyer, n'a pour sa part eu selon M. Iger «aucun impact» sur les parcs d'attractions, dont les revenus progressent de 9% à 3,91 milliards de dollars. Le groupe a en revanche confirmé le report au printemps 2016 de l'inauguration du futur Disneyland Shanghai.

La neige pourrait fondre 

«La croissance des résultats due à Frozen devrait fondre», avec des comparaisons difficiles à venir avec les bonnes performances de l'an dernier, prévenait toutefois une note récente de RBC Capital Markets.

Entre les recettes en salles et les ventes de DVD, CD et produits dérivés, les experts de BMO Capital Markets estiment que Frozen a contribué à hauteur de 779 millions de dollars au bénéfice d'exploitation de 13 milliards dégagé par Disney sur l'exercice clos fin septembre 2014.

Cela devrait tomber à environ 200 millions sur l'exercice en cours, poursuivent-ils, jugeant que le trimestre entamé début janvier pourrait avoir «les comparaisons les plus difficiles».

La direction de Disney reconnaît que même si elle restera une grosse partie de ses ventes de produits dérivés, «Frozen n'affichera pas les mêmes performances tous les ans.

Les ventes de produits dérivés sont quand même restées «plutôt solides» en janvier, selon M. Iger, qui espère «du buzz supplémentaire», et donc de nouvelles ventes, grâce au court métrage Frozen Forever dans lequel les personnages du dessin animé feront leur retour le 13 mars.

En attendant la comédie musicale déjà annoncée et de potentielles suites du dessin animé, Disney pourra toujours compter sur les super-héros de Marvel et Star Wars dont le très attendu épisode 7 sortira en décembre avant deux autres opus en 2017 et 2019.