Un conseiller du président polonais a accusé les autorités américaines de faire preuve «d'ignorance absolue» en cherchant à faire arrêter le réalisateur Roman Polanski, un survivant de la Shoah, alors qu'il se trouvait en Pologne la semaine dernière pour l'ouverture d'un musée d'histoire juive.

Ces commentaires soulignent le dilemme de la Pologne, face aux tentatives des États-Unis pour arrêter M. Polanski pour des accusations de relations sexuelles avec une mineure en 1977.

La Pologne est un proche allié des Américains. La classe politique polonaise s'est toutefois montrée très réticente à arrêter et extrader le réalisateur franco-polonais récipiendaire d'un Oscar. M. Polanski a fait ses premiers films en Pologne et est un représentant admiré de la culture polonaise.

Les citoyens polonais ayant commis des crimes dont la période de prescription est terminée ne devraient pas être sujets à extradition, a affirmé la première ministre Ewa Kopacz.

Après l'ouverture du musée d'histoire des juifs polonais, le 28 octobre à Varsovie, M. Polanski, qui vit maintenant en France, s'est rendu à Cracovie, sa ville natale. Les autorités l'ont alors interrogé sur requête américaine, mais ont refusé de l'arrêter.

Tomasz Nalecz, un conseiller du président de la Pologne, a affirmé qu'il trouvait inapproprié de réclamer l'arrestation d'un «enfant de la Shoah» durant l'ouverture du musée, qui dépeint la Pologne comme un endroit qui a été sûr pour les juifs durant des siècles avant la Seconde Guerre mondiale.

Du point de vue de l'histoire polonaise, a-t-il ajouté, les autorités américaines font preuve d'ignorance absolue.

L'ambassade américaine n'a pas renvoyé les demandes d'entrevue.

Roman Polanski a perdu sa mère à Auschwitz. Il a survécu à la guerre en prenant une fausse identité.