Des tests ont confirmé lundi soir que des sachets trouvés chez l'acteur Philip Seymour Hoffman, décédé dimanche, contenaient bien de l'héroïne, alors que son autopsie a eu lieu dans la journée sans qu'aucune conclusion ne soit rendue publique.

L'acteur de 46 ans, l'un des plus respectés de sa génération à Hollywood, avait été retrouvé mort dimanche, une aiguille dans le bras gauche, sur le sol de la salle de bains de son appartement de Greenwich village à Manhattan.

Plusieurs médias américains ont affirmé qu'une cinquantaine de sachets, certains contenant de la drogue, avaient été trouvés dans l'appartement. La police n'a pas voulu confirmer ce nombre, mais a indiqué à l'AFP que «des tests préliminaires» avaient confirmé que la drogue trouvée sur place «était de l'héroïne».

L'autopsie du corps de l'acteur a commencé dans la journée. «L'examen est en cours», a indiqué en fin de journée la porte-parole des services du médecin légiste à l'AFP. «Il n'y aura pas d'autre information ce soir», a-t-elle ajouté.

Les enquêteurs recherchent le fournisseur de la drogue, alors que des dizaines de morts ont été attribuées ces dernières semaines à de l'héroïne mélangée à un puissant médicament anti-douleur, le Fentanyl, dans le Nord-Est des États-Unis. La drogue y est en recrudescence, selon les autorités.

Les enquêteurs s'intéressent aussi à la caméra de surveillance d'une banque où Philip Seymour Hoffman aurait retiré samedi soir une importante somme d'argent. Un témoin l'aurait ensuite vu discuter avec deux hommes portant des sacs. Hoffman était «en nage» et ne semblait vraiment pas bien, selon ce témoin cité par la chaîne de télévision Fox.

Séparé de sa compagne

Un ami scénariste, David Bar Katz, avait donné l'alerte dimanche matin, après s'être rendu à l'appartement, n'arrivant pas à joindre le comédien qui s'était récemment séparé de sa compagne, Mimi O'Donnell, avec laquelle il a trois enfants de 10, 7 et 5 ans. Hoffman n'était pas passé prendre ses enfants dimanche matin.

Après des problèmes de drogue et d'alcool quand il avait 20 ans, Philip Seymour Hoffman s'était soigné. En 2006, dans une interview à l'émission 60 Minutes sur la chaîne CBS, il avait affirmé qu'il n'avait plus eu de problème depuis 23 ans.

Mais l'an dernier, il avait avoué au site TMZ avoir rechuté en 2012, commençant avec des médicaments, qui avaient conduit à l'héroïne. Il avait de nouveau suivi une cure de désintoxication d'une dizaine de jours en mai dernier.

«Je l'ai vu la semaine dernière, il était sain et n'avait pas bu, il était lui-même», a raconté David Bar Katz au New York Times. «Je pensais vraiment que ce chapitre était clos».

Silhouette massive et visage rond, Hoffman, Oscar du meilleur acteur en 2006 pour son rôle de Truman Capote dans le film éponyme, était l'un des acteurs les plus discrets et les plus appréciés de sa génération, une valeur sûre d'Hollywood et l'un des enfants chéris du cinéma indépendant.

Sa mort brutale a profondément touché le monde du cinéma et les hommages ont été nombreux.

Il était également acteur de théâtre, et Broadway, le célèbre quartier des théâtres new-yorkais a annoncé qu'il lui rendrait hommage mercredi soir en tamisant pendant une minute les lumières des frontons des théâtres.

En un peu plus de vingt ans, Hoffman avait bâti une impressionnante carrière avec plus de 50 films, en plus du théâtre et de la télévision. Il était aussi passé pour la première fois derrière la caméra en 2010, avec Jack Goes Boating.

Il avait travaillé avec les meilleurs réalisateurs, des frères Coen (The Big Lebowski) à Spike Lee (25th Hour) en passant par Sydney Lumet (Before the Devil Knows You're Dead) et donné la réplique à Tom Cruise, Anthony Hopkins, Robert De Niro ou Tom Hanks.

Il avait participé à plusieurs grosses productions hollywoodiennes, comme le troisième volet de Mission: Impossible ou plus récemment la saga Hunger Games, mais avait aussi joué dans tous les films de Paul Thomas Anderson, sauf There Will Be Blood.