À entendre l'acteur et réalisateur montréalais Jay Baruchel insister pour dire que son dernier né, The Art of the Steal, a bel et bien été tourné au Canada et non aux États-Unis, il ne fait aucun doute que le jeune cinéaste a une feuille d'érable tatouée sur le coeur.

L'action du film, qui raconte un vol par des motards, est campée à Niagara Falls, mais du côté canadien, en Ontario.

Il s'agit là d'une précision importante pour le comédien de 31 ans, qui affirmait lors de son récent passage au Festival international du film de Toronto en avoir plus qu'assez de voir apparaître des billets de banque américains dans des «films canadiens mettant en vedettes des acteurs canadiens avec des décors canadiens».

The Art of the Steal, réalisé par Jonathan Sobol, a été présenté au TIFF en première mondiale, précédant de quelques jours sa sortie en salle au Canada, prévue ce vendredi.

Et s'il apparaît évident que les porte-feuilles des acteurs seraient bourrés de billets de banque des deux pays dans une scène où ils passent des États-Unis au Canada, il semble que cette question ait été débattue pendant le tournage.

Selon Jay Baruchel, certains craignaient que les cinéphiles américains ne se désintéressent du film s'ils apercevaient des billets canadiens à l'écran.

Il reste que The Art of the Steal ne cache absolument pas ses traits canadiens, le décor des chutes du Niagara y étant bien en évidence. Une partie du tournage a également eu lieu à Hamilton, également en Ontario.

L'un des acteurs américains de la distribution s'est montré perplexe face à ce présumé problème de la monnaie canadienne. Kurt Russell a balayé du revers de la main cette affaire, affirmant que tout ce qui intéressait les amateurs de cinéma se résumait, au final, à une question de divertissement.

«L'audience ne se préoccupe absolument pas de l'endroit où le film a été tourné. Ce qu'ils veulent, c'est que vous leur donniez la preuve que c'est du bon divertissement», a-t-il soutenu.

Jay Baruchel n'en demeure pas moins persuadé que le fait de tourner des films au Canada constitue toujours un problème aux yeux de certains, dont des Canadiens.

«Je me rappelle que lorsque Le Trotski est sorti, en 2009, toutes les critiques écrivaient que les gens devraient s'habituer aux gags faisant référence à Montréal... Mais quelles blagues de Montréal?», a-t-il lancé.

Ce à quoi le réalisateur Jonathan Sobol a répliqué qu'il était optimiste que les choses soient en train de changer.

«Si vous n'en faites pas toute une histoire et que vous ne survendez pas le caractère canadien, ça va passer normalement», a-t-il indiqué.