Scénariste, réalisatrice et tête d'affiche de Paris à tout prix, Reem Kherici était à Montréal hier pour présenter son tout film dans lequel elle incarne Maya, une jeune designer parisienne d'origine marocaine dont le destin bascule lorsqu'elle est expulsée au Maroc.

Pour cette aventure, elle n'a pas hésité à recruter son conjoint Stéphane Rousseau, qui interprète Nicolas, insupportable patron de maison de couture. Le couple répétera l'expérience deux fois plutôt qu'une puisque Reem Kherici prépare deux nouveaux projets au grand écran avec l'humoriste québécois.

Q. Quelle est la part de vous-même dans le personnage de Maya?

R. Le scénario est inspiré d'une anecdote personnelle. J'y ai pensé lorsque je me suis fait voler ma valise à l'aéroport en Tunisie, mon pays d'origine. Sur le coup, je me suis dit: «Heureusement que je n'habite pas ici!» Puis je me suis demandé quelle serait mon histoire si j'étais amenée, du jour au lendemain, à revivre dans un pays qui n'est plus le mien. C'est d'actualité en France, puisque des gens sont ramenés à la frontière après y avoir vécu pendant 20 ans. Je voulais creuser un peu plus cette thématique et ne pas faire de Maya une simple pétasse lisse avec de hauts talons. Au final, c'est grâce au retour aux sources qu'elle se construit vraiment.

Q. Maya est brouillée avec sa famille. Est-ce votre cas?

R. Ma mère est italienne et mon père, tunisien, mais je suis née à Paris. Maya est marocaine et vit à Paris depuis 20 ans. Elle a oublié qui elle est pour mieux s'intégrer et ne visite jamais sa famille restée au Maroc. Son père ne lui parle plus, tout comme le mien: mon choix de carrière ne lui plaît pas du tout.

Q. Quel rapport entretenez-vous avec la Tunisie?

R. Jeune, quand j'allais en vacances en Tunisie, je ne considérais pas que c'était mon pays. Mais quand je rentrais en France, on considérait que je n'étais pas française. Il y a cette double culture que je percevais comme un handicap et qui, en fin de compte,a mené à Paris à tout prix. Je planche sur une comédie romantique que je vais écrire et scénariser et dans laquelle je vais aussi jouer, toujours autour d'un sujet d'actualité qui me tient à coeur. Elle devrait être tournée en Provence. Je travaille aussi à plus long terme sur un film d'animation qui suivra les aventures québécoises de ma chatte Diva.

> Paris à tout prix prendra l'affiche le 27 septembre.