Après des mois de folles rumeurs puis d'annonces alléchantes en films et en stars, place à l'action ! Mercredi soir, le 66e Festival de Cannes ouvre ses portes au monde entier, avec en ouverture Leonardo DiCaprio pour le très attendu The Great Gatsby.

Sous un ciel menaçant, de premiers groupes de badauds et de fans armés d'escabeaux et de chaises pliantes se pressaient déjà mercredi matin devant les marches du Palais des festivals, fraîchement revêtues du célèbre tapis rouge, dans l'espoir d'apercevoir leurs vedettes préférées au cours des douze prochains jours.

La première montée des marches sera glamour à souhait avec l'équipe de The Great Gatsby, nouvelle adaptation du roman de Francis Scott Fitzgerald qui a longtemps séjourné dans les années 20 sur la Côte d'Azur.

DiCaprio, Tobey Maguire et Carey Mulligan seront les premiers à se confronter à la critique cannoise, toujours redoutée, alors que les commentaires réservés au film du réalisateur australien Baz Luhrmann ont été mitigés aux États-Unis, où il est sorti il y a peu.

En revanche, c'est déjà un carton au box-office avec plus de 50 millions de dollars de recettes dès le premier week-end en salles, soit quasiment la moitié de son budget.

Le jury, dans lequel figurent cette année la star australienne Nicole Kidman, l'acteur autrichien Christoph Waltz, le Français Daniel Auteuil ou encore les cinéastes taiwanais Ang Lee et roumain Cristian Mungiu, a pu faire connaissance dès mardi soir lors d'un dîner gastronomique en présence de leur président, le très influent réalisateur et producteur américain Steven Spielberg.

«C'est un immense honneur» de présider ce jury, a-t-il affirmé mercredi matin sur Europe 1.

«Je n'ai jamais été président auparavant, même dans ma propre famille. C'est ma femme qui est aux affaires», a plaisanté le poids lourd d'Hollywood avant de rendre hommage au 7e art français, très présent dans la sélection cannoise 2013.

«Ce qui me plaît dans le cinéma français, c'est qu'on peut dire des choses extraordinaires à coeur ouvert. Aux États-Unis, si on fait ça, on estime que vous êtes trop sentimental», a-t-il estimé.

C'est à la comédienne française Audrey Tautou, connue dans le monde entier depuis Amélie Poulain, que reviendra l'honneur d'animer les cérémonies d'ouverture et de clôture le 26 mai.

Histoires intimes

Côté compétition, 20 films seront en lice, plus axés cette année sur des histoires intimes que de grands sujets politiques. Au vu des synopsis, plusieurs s'annoncent même torrides.

Déjà couronnés à Cannes, les Américains Steven Soderbergh et les frères Coen ainsi que le Franco-Polonais Roman Polanski présenteront respectivement Behind the candelabra, Inside Llewyn Davis et La Vénus à la fourrure.

Sur le papier, la lutte promet d'être rude compte tenu du nombre de talents confirmés et prometteurs retenus par le délégué général Thierry Frémaux: le Danois Nicolas Winding Refn (Only God forgives avec Ryan Gosling), l'Américain James Gray (The immigrant avec Marion Cotillard), l'Iranien Asghar Farhadi (Le Passé avec Bérénice Béjo et Tahar Rahim) ou encore le Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche (La vie d'Adèle avec Léa Seydoux).

Côté stars encore, l'Américain d'origine portoricaine Benicio del Toro, prix d'interprétation masculine en 2008 pour le Che, sera à l'affiche avec Mathieu Amalric du dernier Arnaud Desplechin en compétition, Jimmy P..

Cannes ne se résumant pas à la compétition, les flashes vont encore crépiter pour l'ouverture jeudi de la section «Un certain regard», où l'Américaine Sofia Coppola présentera son dernier opus, The Bling Ring avec Emma Watson.

Le «vétéran» Robert Redford portera seul All is lost de J.C Chandor (hors compétition) dans lequel il joue le rôle d'un navigateur naufragé qui lutte pour sa survie en mer.

L'actrice américaine Robin Wright sera à l'affiche du dernier Ari Folman, The Congress, film mi-réaliste, mi-dessin animé fantastique, présenté en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du festival.

L'Asie, avec trois films en compétition, et l'Inde qui célèbrera sur la Croisette le 100e anniversaire de son cinéma, assureront encore le spectacle.

Des hommages seront rendus à des monstres sacrés du 7e art parmi lesquels Alain Delon, 78 ans en novembre, l'acteur américain Jerry Lewis, 87 ans, à l'affiche hors compétition de Max Rose ou encore Kim Novak, inoubliable interprète de Vertigo d'Alfred Hitchcock.

Mais Cannes, c'est aussi le plus grand marché du film au monde avec plus de 10 000 participants d'une centaine de pays, 4000 films présentés, 1500 projections, près d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires l'an dernier.