Voici quelques nouvelles en provenance de Hollywood avec Nicolas Bérubé.

Hollywood cause-t-il la violence

Chaque fois, l'histoire est la même. Un massacre au fusil d'assaut survient dans une école américaine. Les images de parents paniqués et de lampions allumés envahissent les bulletins de nouvelles. Les commentateurs dénoncent l'accès trop facile aux armes à feu. Puis, pour finir, ils accusent Hollywood et l'industrie du divertissement de «créer un climat propice» à ces actes de barbarie sans nom.

C'est ce qu'a fait cette semaine le journaliste de Newsweek Ramin Setoodeh. M. Setoodeh est allé voir le nouveau film hyperviolent Texas Chainsaw 3D au cinéma. Et il a été dégoûté.

«Le film ne se contente pas de faire peur, il glorifie le meurtre, écrit-il. C'est bien pire aujourd'hui qu'il y a 15 ans. (...) Hollywood peut prétendre n'avoir aucune responsabilité [dans les massacres]. Mais la plupart d'entre nous savons très bien que ce n'est pas vrai.»

Que M. Setoodeh soit dégoûté par la violence d'un film d'horreur de série B au lendemain de la tuerie de Sandy Hook est tout à fait légitime.

Or, si Hollywood incite les gens à devenir plus violents, force est de constater que les producteurs, réalisateurs et les acteurs ne font pas un très bon travail.

Contrairement aux idées reçues, les États-Unis ne sont pas balayés par une vague de violence. Bien au contraire: les crimes violents et les meurtres sont en chute libre depuis 35 ans. À la fin des années 70, on comptait 10 morts violentes annuellement par tranche de 100 000 habitants. Aujourd'hui, ce ratio est de 5, et il continue de chuter.

La violence aux États-Unis est toujours trop élevée. Les élus ont le devoir d'agir afin de prévenir les fusillades comme celle de Sandy Hook. Cela dit, le pays vit une baisse de la violence, pas une hausse. Une information cruciale, qui nous rappelle que la solution passe moins par le contenu des écrans de cinéma que par l'accessibilité aux machines conçues pour faire la guerre.

Bigelow et Boal répondent aux critiques

Le film Zero Dark Thirty sur la traque de ben Laden récolte les éloges, les prix, mais aussi les critiques. La réalisatrice Kathryn Bigelow et le scénariste Mark Boal sont accusés de chercher à avoir le beurre et l'argent du beurre: produire un film qui suit fidèlement un évènement d'actualité tout en prenant la liberté d'y inclure des scènes inventées notamment des images de torture qui, dans la réalité, n'ont pas servi à trouver le terroriste.

«Le fait de représenter une pratique à l'écran ne veut pas dire que l'on endosse cette pratique, a dit Mme Bigelow cette semaine à la cérémonie du New York Film Critics Circle Awards, où le film a reçu le prix du meilleur film et de la meilleure réalisation. Si c'était le cas, aucun artiste ne pourrait représenter des pratiques inhumaines. Nous ne pourrions pas nous pencher sur les sujets épineux de notre époque.»

Mark Boal a dit que le film était basé sur des évènements réels, mais ne devait pas être vu comme un exposé journalistique. «C'est un film. Je le dis depuis le début. Il est au cinéma. Il est joué par des acteurs. Je pense que la plupart des spectateurs comprennent cela.»

Hollywood en 5 Tweets

@rickygervais: «Ce que je pense du contrôle des armes à feu aux États-Unis? Je crois que ce serait une bonne idée.»

«Guantanamo Bay est le Olive Garden des prisons: les critiques sont terribles, mais, pour une raison obscure, ça reste toujours ouvert.»

«Ce que j'ai aimé de Zero Dark Thirty: pas d'intrigue secondaire, pas d'idylle amoureuse ou de problème personnel mièvre à surmonter en deux heures. Seulement une histoire.»

«Neuf jours après le Nouvel An et j'ai déjà brisé toutes mes résolutions.»

«N'ayez pas peur d'être fantastiques.»

(NDLR: Traduction libre.)