Le garde du corps de Taylor Swift a assuré vendredi avoir vu le DJ David Mueller, que la superstar accuse d'agression sexuelle, remonter la jupe de la chanteuse et placer sa main sur ses fesses lors d'une séance photo en 2013.

Les avocats des deux parties devaient se réunir vendredi à 13 h 15 locales (15 h 15, heure de Montréal) avec le juge William Martinez pour examiner une motion du camp Swift, qui demande une décision de justice accélérée en faveur de la chanteuse.

«Quand il a placé son bras derrière elle, j'ai vu la jupe remonter et sa main est passée en dessous», a déclaré à la barre Greg Dent, l'agent de sécurité de la pop-star, au cinquième jour du procès qui se tient actuellement à Denver, la capitale du Colorado.

Répondant aux questions de l'avocat de David Mueller, Gabriel McFarland, il a décrit la réaction de la jeune femme, qui avait alors 23 ans, immédiatement après l'incident le 2 juin 2013 peu avant qu'elle ne monte sur scène dans la salle du Pepsi Center, à Denver.

«Je savais qu'elle était mal à l'aise. Je l'ai vue pousser sa jupe vers le bas et se dégager vers la petite amie» de l'animateur radio, Shannon Melcher, qui posait de l'autre côté de la chanteuse.

M. Dent, qui a travaillé pour l'icône blonde pendant cinq ans, dit qu'il a ajusté sa réaction à celle de sa patronne: il n'a rien dit tant qu'elle a poursuivi la séance photo avec divers invités.

M. McFarland a demandé à maintes reprises à l'agent de sécurité pourquoi il n'avait pas empêché M. Mueller de quitter la zone, ou pourquoi il ne lui avait rien dit sur le moment.

«Je n'ai rien fait parce qu'elle disait parfois que j'étais trop dur», a-t-il répliqué.

Une fois la séance photo terminée, l'ex-adolescente prodige de la country a lancé devant son équipe: «ce type de la radio a attrapé mes fesses nues!», a raconté M. Dent à la barre.

Jeudi, la vedette a été catégorique et combative à la barre, répétant que Mueller lui avait «attrapé les fesses (...) longuement».

Le DJ nie les allégations de la vedette, mais admet qu'il l'a touchée, évoquant «la cage thoracique».

David Mueller a le premier poursuivi la chanteuse, en septembre 2015, et l'accuse d'avoir ruiné sa carrière. Il réclame trois millions de dollars de pertes de revenus et dommages et intérêts. D'après lui, l'imprésario de Swift a appelé ses patrons de la radio Kygo au lendemain de l'incident pour réclamer des sanctions, ce qui s'est traduit par son renvoi.

La chanteuse a contre-attaqué un mois plus tard et réclame un dollar symbolique.

En défense de l'animateur radio, son ex-partenaire dans une émission de radio de Kygo, Ryan Kliesch, a dit avoir «cru à une plaisanterie» en entendant les accusations de la vedette contre son ami.

Il a aussi dit que le directeur des programmes de Kygo, Eddie Haskell, lui aurait confié avant le concert de Swift le 2 juin qu'il pensait que la chanteuse portait un short de cycliste sous sa robe.

Jeudi, Eddie Haskell avait nié devant la cour avoir tenu ces propos et l'autre patron de l'époque de Mueller, Robert Call, a laissé entendre que la radio n'était déjà pas satisfaite de la performance de M. Mueller avant l'incident.

Quant à la petite amie de David Mueller à l'époque des faits, Shannon Melcher, elle a affirmé vendredi ne pas avoir vu de geste déplacé de la part du DJ.

Elle a aussi relaté avoir été brusquement interpellée avec Mueller par un garde du corps de Taylor Swift en entrant dans la salle de concert, puis escortée vers la sortie: «le garde ne cessait de demander (à David Mueller) «vous êtes content de ce que vous avez fait?» et Mueller aurait répondu «je ne sais pas de quoi vous parlez».

Un juge fédéral rejette les accusations du DJ 

Un juge fédéral a estimé sans fondement vendredi les allégations du DJ David Mueller contre la chanteuse Taylor Swift, qu'il accusait d'avoir provoqué son renvoi, mais l'examen de la plainte déposée par la vedette qui le poursuit pour avoir attrapé ses fesses continue.

C'est donc un point pour le camp Swift et un soufflet pour celui de l'ex-animateur de la radio Kygo et son avocat Gabriel MacFarland.

Selon le juge William Martinez du tribunal fédéral de Denver (Colorado, ouest des États-Unis), ils n'ont pas su démontrer que la chanteuse avait contribué au licenciement de M. Mueller. Il rendait cette décision à la suite d'un recours déposé par l'avocat de la star.

Taylor Swift s'est montrée vendredi très heureuse de la décision du juge Martinez, étreignant les membres de son équipe juridique.

M. Mueller réclame trois millions de dollars de pertes de revenus et indemnités dans sa plainte déposée en septembre 2015, qui cible également la mère de la chanteuse, Andrea Swift, et son manager Frank Bell. Le jury va continuer à examiner les accusations contre eux la semaine prochaine.

La pop-star avait contre-attaqué en octobre 2015, accusant le DJ d'agression sexuelle et affirmant qu'il lui avait attrapé les fesses sous sa jupe lors d'une séance photo le 2 juin 2013 avant un concert à Denver. Le jury va également poursuivre la procédure sur ce volet.