Le président des États-Unis Barack Obama devra répondre à une question qu'il n'aurait sans doute jamais pensé avoir à se poser un jour: que faire avec Justin Bieber?

Une pétition au sujet du controversé chanteur canadien sur le site de la Maison-Blanche vient en effet de dépasser le seuil important des 100 000 signatures. À partir du moment où ce nombre est atteint, la Maison-Blanche doit offrir une réponse.

La pétition demande la déportation de Justin Bieber et le retrait de sa carte verte.

Elle a été mise en ligne la semaine dernière, après l'arrestation du chanteur à Miami alors qu'il participait à une course de rue. L'incident est survenu peu après que la police eut fouillé le domicile de Bieber, où l'un de ses amis a été arrêté pour possession de cocaïne.

«Il ne menace pas seulement la sécurité de notre peuple, il exerce également une très mauvaise influence sur la jeunesse de notre nation, peut-on lire dans le texte accompagnant la pétition. Nous, le peuple, voulons que Justin Bieber soit retiré de notre société.»

Le nombre de signatures avait dépassé les 101 000 tôt mercredi, atteignant 130 000 à la mi-journée.

La Maison-Blanche a mis en place la règle des 100 000 signatures après que son site web eut été rempli de fausses pétitions, dont l'une demandant que les États-Unis construise «une Étoile de la mort de 850 000 000 000 000 000 $ comme dans la Guerre des étoiles».

La Maison-Blanche avait alors répondu que l'Étoile de la mort n'était pas envisageable en période de compressions budgétaires.

Un avocat spécialisé en immigration a toutefois pris très au sérieux la question de la déportation du chanteur pop, produisant une analyse de 2400 mots sur le statut du jeune homme.

Il en conclut que le président américain ne pourra pas faire grand-chose à ce sujet.

«Bien que l'existence (et le succès) de cette pétition en ligne soit certes amusante, lorsqu'une réponse officielle sera publiée, il y a peu de chances qu'elle soit satisfaisante pour les signataires de la pétition», écrit l'avocat originaire de Winnipeg Henry Chang, qui a pratiqué le droit dans les deux pays.

«C'est que la Maison-Blanche n'a pas l'autorité réelle de déporter un individu jugé indésirable.»

M. Chang raconte les détails des démêlés du chanteur avec la loi, allant de l'incident entourant le lancer d'oeufs sur une résidence en Californie à la liste de présumées infractions survenues à Miami la semaine dernière, alors que Bieber a été accusé de conduite avec les facultés affaiblies, d'avoir résisté à son arrestation et d'avoir conduit avec un permis expiré.

M. Chang en vient à la conclusion que Bieber pourra probablement demeurer aux États-Unis, mais qu'il risque de rencontrer des difficultés la prochaine fois qu'il devra passer les douanes américaines.

«Il existe cependant une réelle possibilité que M. Bieber puisse être interrogé par des agents frontaliers la prochaine fois qu'il essaiera d'entrer aux États-Unis.»