Le procès d'un ancien médecin d'Ottawa accusé d'avoir harcelé Shania Twain a été ajourné, mardi, en raison de différends entre la poursuite et la défense au sujet de l'évaluation psychiatrique de l'accusé.

Le mois dernier, Giovanni Palumbo avait plaidé coupable à des accusations de harcèlement criminel et de non-respect d'une ordonnance de la cour. La Couronne avait alors demandé à ce qu'il subisse une évaluation psychiatrique avant de recevoir sa sentence.

Les résultats de cette évaluation, qui a établi que Palumbo était criminellement responsable de ses actes, ont été présentés devant le tribunal mardi.

Mais après le témoignage de l'accusé en après-midi, le procureur de la Couronne, John Flaherty, a questionné la valeur du rapport et soutenu qu'il serait pertinent que son auteure, la Dre Helen Ward, soit appelée à la barre.

Même si la défense était satisfaite des conclusions de la psychiatre, le juge Richard Schneider s'est dit d'accord avec la Couronne, ajoutant que le rapport n'était pas très clair.

Le magistrat a toutefois reconnu que Palumbo et la défense ne souhaitaient pas que le tribunal ne consacre davantage de temps à cette question. En attendant, l'accusé comparaîtra mercredi à une audience visant à déterminer s'il peut être libéré sous caution en attendant son retour en cour.

En septembre, Shania Twain avait décrit, lors de son témoignage livré par vidéoconférence, les nombreuses lettres d'amour que Palumbo lui avait envoyées à ses résidences de l'Ontario et de la Suisse. Elle avait aussi évoqué la peur et le sentiment de vulnérabilité qu'elle avait ressentis à la suite des visites du médecin.

Palumbo s'est notamment présenté à la maison de campagne de la chanteuse, aux funérailles de sa grand-mère et au dernier gala des prix Juno en mars, où il a été arrêté.

Mardi, l'accusé a déclaré lors de son témoignage que la seule raison qui l'avait poussé à continuer à courtiser la chanteuse était le fait qu'elle ne lui ait jamais clairement dit qu'elle n'était pas intéressée.

Durant le contre-interrogatoire, Palumbo a remis en question plusieurs des affirmations de Me Flaherty. À un certain moment, il a même raconté qu'il doutait de l'authenticité d'une déclaration écrite remise par Mme Twain à la police et qu'il soupçonnait que la signature sur le document était fausse.

Il a cependant admis que le procès l'avait aidé à comprendre que la vedette n'était pas amoureuse de lui, particulièrement après qu'il eut constaté à quel point ses «formidables lettres» l'avaient laissée indifférente.

«Je pense toujours que c'est quelqu'un de merveilleux», a-t-il assuré. «Je ne veux pas la déranger.»

Palumbo est détenu depuis son arrestation en mars. L'avocat de la défense Gary Barnes a demandé à ce que le tribunal tienne compte du temps déjà passé par son client derrière les barreaux et qu'il le libère.

De son côté, la Couronne demande une peine d'emprisonnement avec sursis de cinq mois et une période de probation.

Le procès devrait reprendre mercredi.