Jules Sioui. Le nom ne dit rien à la plupart des Québécois. C’est pourtant un grand héros de la lutte autochtone et, accessoirement, le grand-oncle de l’artiste pluridisciplinaire Jocelyn Sioui. Ce dernier lui consacre son nouveau spectacle solo, intitulé Mononk Jules.

« Jules Sioui était un grand activiste autochtone du XXe siècle, dont le travail a bouleversé l’histoire autochtone. Il a été le premier à rassembler des chefs des Premières Nations à Ottawa. En 1944, ils étaient 200 qui provenaient de partout en Amérique du Nord, ce qui a donné naissance à l’Assemblée des Premières Nations telle qu’on la connaît. »

Il faut savoir que pendant la Seconde Guerre mondiale, les Autochtones étaient conscrits de force, mais ils n’avaient pas le droit de vote… « Démocratiquement, c’est une aberration ! »

Grand adepte de la désobéissance civile, Jules Sioui a été condamné pour conspiration séditieuse à la fin des années 1940, avant d’être relâché. En 1950, alors que le gouvernement portait la cause devant la Cour suprême, l’homme originaire de Wendake a entamé une grève de la faim qui s’est étirée sur 72 jours. « Il en est sorti brisé, affirme Jocelyn Sioui. Sa tête et son corps n’étaient plus les mêmes. Il a cessé d’être le grand rassembleur qu’il était pour tous ceux qui l’appuyaient dans son combat pour l’autonomie des Premières Nations. »

À la mort de Jules Sioui, en mai 1990, son frère a hérité d’une caisse remplie de documents et de photos. Ce matériel « d’une grande valeur historique » a servi de point de départ à la recherche de Jocelyn Sioui, qui a voulu renouer avec son ancêtre, un homme qui n’était pas sans faille, comme le comédien, marionnettiste et auteur le découvrira plus tard… Ses recherches ont mené à la parution d’un livre, aux éditions Hannenorak, puis à la création de la pièce Mononk Jules, présentée Aux Écuries du 19 octobre au 6 novembre.

À la manière d’une pièce de théâtre documentaire, Jocelyn Sioui nous invite à le suivre dans sa quête d’informations sur son grand-oncle, mais aussi sur la découverte de sa propre identité, lui, l’Autochtone ayant grandi à Anjou. « C’est le texte le plus personnel que j’ai jamais écrit », dit-il.

À l’aide de marionnettes et de projections, l’artiste se dévoile tout en levant le voile sur ce célèbre aïeul sur qui rien, ou presque, n’a été écrit, malgré son legs imposant.

Mononk Jules représente aussi l’occasion de s’interroger sur ce qu’on enseigne — et surtout ce qu’on n’enseigne pas – dans les écoles du Québec. « Le nom de Jules Sioui n’est jamais évoqué dans les livres d’histoire, pas plus que celui du chef Kondiaronk, qui a signé la Grande Paix de Montréal. Sans ce dernier, le Canada n’existerait pas. Ces héros autochtones doivent reprendre la place qui leur revient dans l’histoire. Qu’on leur érige une statue en face de celle de John A. Macdonald ! Il y a un gros travail à faire pour sortir de la vision binaire de l’histoire : les Français contre les Anglais. C’est plus complexe. Pour moi, la réconciliation passe aussi par une réparation historique. »

« Ce spectacle, c’est l’aventure d’une vie ! », conclut Jocelyn Sioui. Une aventure qui mènera son créateur en tournée dans plusieurs villes du Québec et, qui sait, jusque dans les Maritimes et dans le reste du Canada.

Mononk Jules, aux Écuries, du 19 octobre au 6 novembre.

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Salle de nouvelles

PHOTO FOURNIE PAR LE TRIDENT

Denis Bernard fait un retour sur les planches du Trident à Québec dans Salle de nouvelles, une pièce basée sur le film culte Network.

Le Trident présente une adaptation théâtrale du film culte Network signée Lee Hall, basée sur le scénario de Paddy Chayefsky, dans une traduction de David Laurin. Marie-Josée Bastien signe la mise en scène de cette histoire palpitante sur l’industrie de l’information télévisuelle et son obsession pour les cotes d’écoute. Denis Bernard fait un retour sur les planches du théâtre de Québec où le comédien a lancé sa carrière. Il jouera le présentateur de nouvelles Howard Beale, aux côtés de 10 autres interprètes. La pièce sera présentée chez Duceppe au début de l’année prochaine.

Du 26 octobre au 20 novembre.

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Festival du conte de Montréal

PHOTO BENOIT DUPONT, FOURNIE PAR LE FESTIVAL INTERCULTUREL DU CONTE DE MONTRÉAL

Michel Faubert fait partie du spectacle qui donnera le coup d’envoi du Festival interculturel du conte de Montréal, le 22 octobre.

Le 16e Festival interculturel du conte de Montréal se tiendra du 22 au 31 octobre et regroupera 50 artistes d’ici et d’ailleurs. Le spectacle d’ouverture sera présenté au Théâtre Outremont et mettra en vedette la crème des conteurs contemporains — Michel Faubert, Marco Calliari, Alberto García Sánchez, Renée Robitaille — lors d’une soirée animée par Nadine Walsh. À ne pas manquer, le Combat des contes, à la Grande Bibliothèque, le 24 octobre à 15 h (et sur Facebook Live). Notre collègue Rima Elkouri, la femme politique Manon Massé et trois autres personnalités défendront chacune un conte de leur choix sur un enjeu d’actualité.

Du 22 au 31 octobre.

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Scénarios pour sortie de crise

PHOTO ALEX DOZOIS, FOURNIE PAR LA BORDÉE

Scénarios pour sortie de crise sera à l’affiche du Théâtre La Bordée du 24 octobre au 20 novembre 2021.

La pièce Scénarios pour sortie de crise sera à l’affiche du Théâtre La Bordée du 24 octobre au 20 novembre. Il s’agit d’une comédie dramatique d’Erika Soucy, créée sur scène par Olivier Lépine. Avec Scénarios pour sortie de crise, l’autrice poursuit une démarche d’autofiction, amorcée avec Les murailles et Priscilla en hologramme. « Les mots d’Erika sont de la dentelle qui peut déchirer, explique Lépine. Au creux de tous ces mots, une question revient en boucle : à partir de quel moment (ou statut ?) nous donnons-nous le droit de déterminer que l’autre est en crise ? »

Du 24 octobre au 20 novembre.

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La cendre de ses os

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Dave Jenniss, metteur en scène et directeur artistique de la compagnie de théâtre autochtone francophone Ondinnok

Le théâtre Ondinnok présente Nmihtaqs Sqotewamqol/La cendre de ses os à La Petite Licorne du 25 octobre au 12 novembre. Trois ans après la mort de son père, Martin Kaktanish décide de retourner sur le territoire Wolastoqiyik (malécite) de ses ancêtres. Le texte et la mise en scène sont signés Dave Jenniss, qui est également directeur artistique de la compagnie autochtone francophone fondée en 1985. La pièce réunit une distribution d’interprètes autochtones et allochtones composée de Charles Bender, Nicolas Desfossés, Nicolas Gendron, Marilyn Provost et Roger Wylde.

Du 25 octobre au 12 novembre.

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Chansons pour le musée

PHOTO FOURNIE PAR LA MAISON THÉÂTRE

La Maison Théâtre présente Chansons pour le musée, la nouvelle création scénique de l’artiste et performeuse Karine Sauvé.

Côté jeune public, la Maison Théâtre présente Chansons pour le musée (produit par la compagnie Mammifères). Il s’agit d’un spectacle interdisciplinaire et d’un concert théâtral déjanté. Accompagnée sur scène par le musicien Nicolas Letarte-Bersianik, l’artiste et performeuse Karine Sauvé, qui cosigne aussi le texte et la mise en scène, « chante à cœur ouvert la vie et le vide », résume le communiqué.

Du 21 au 31 octobre, pour les jeunes de 8 à 14 ans.

Consultez le site de la Maison Théâtre